Peindre les femmes afghanes
Cachées sous leurs burqas bleues, les femmes qu’imagine Shamsia Hassani
sont insoumises. Les œuvres de cette jeune Afghane de 33 ans, première
artiste de graffiti de son pays et enseignante d’art à la faculté des
beaux-arts de Kaboul, ont été partagées en masse ces derniers jours sur les
réseaux sociaux. Shamsia Hassani découvre le dessin de rue en 2010 à l’occasion
d’un atelier organisé par Combat Communication à Kaboul. Ses muses sont des
Afghanes aux yeux clos. « Son art donne aux femmes afghanes un visage
différent, un visage avec du pouvoir, des ambitions et la volonté d’atteindre
des objectifs. Le personnage de femme utilisé dans ses œuvres dépeint un être
humain qui est fier, bruyant, et peut apporter des changements positifs à la
vie des gens », présente son site Internet. Shamsia Hassani a privilégié le
graffiti pour partager ses idées et ses valeurs avec le peuple afghan et pour
représenter les femmes de son pays dans l’espace public. « Au départ,
je représentais les femmes avec une burqa, car la burqa symbolisait la femme.
Mais maintenant, je souhaite présenter un nouveau visage de la femme. La femme
de mes œuvres est seule, elle affronte de nombreux problèmes. Mais elle reste
forte. Si elle peut le faire, je le peux aussi. Je pense que la liberté n’est
pas d’enlever la burqa. Même si vous enlevez la burqa, vous affrontez encore
vos problèmes. Vous n’avez pas accès à l’éducation, vous n’obtenez pas
l’égalité et vous ne pouvez pas prendre de décisions », explique-t-elle
lors d’un entretien pour Creators en mars 2016.
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