La Guadeloupe et la Martinique sont en état de catastrophe sanitaire. La
situation sociale, la défiance vis-à-vis de la parole de l’État, les mensonges
autour du chlordécone – ce pesticide qui a empoisonné les îles – sont
autant d’éléments de nature à expliquer le faible taux de vaccination qui y
prévaut, avec des conséquences dramatiques. Mais la réalité est là. Les
personnes infectées, les malades hospitalisés, malheureusement, ne sont pas
vaccinés.
Le virus, faut-il en douter, ne s’aligne pas sur les opinions des uns ou
des autres, concernant les vaccins. Il ne s’aligne pas non plus sur les
critiques, légitimes, de la politique d’Emmanuel Macron. Le virus ne discute
pas, le virus ne vote pas, il tue. N’oublions pas ce chiffre. En France, l’un
des grands pays développés, il a fait, en moins de dix-huit mois, près de
120 000 morts. Imaginons simplement où nous en serions, aujourd’hui, sans
les vaccins.
Mais, précisément, la situation
a changé par rapport au printemps 2020. La formule est carrée, qui émane d’un
éminent virologue, ancien directeur entre autres de l’Institut Pasteur, mais
elle répond à la situation actuelle : « La pandémie aujourd’hui est
celle des non-vaccinés. » C’est vrai pour les Antilles, c’est vrai ici
même et c’est vrai dans le monde, alors que se dessine une fracture inquiétante
entre riches et pauvres, au sein des pays développés eux-mêmes et à l’échelle
planétaire. L’OMS, l’Organisation mondiale de la santé, tente toujours
d’obtenir les moyens de mettre les vaccins à la disposition de tous les pays en
refusant de laisser dormir les stocks, en permettant leur production sur place
passant par une levée des brevets. Personne ne peut se tenir quitte avec la
pandémie. Faute d’une vaccination suffisante à l’échelle planétaire, de
nouveaux variants peuvent nous revenir en boomerang, toujours plus contagieux
et mortifères. Cela, on voudrait l’entendre davantage de la part de toutes
celles et tous ceux, politiques, syndicalistes, élus, qui, au-delà de la parole
souvent dévoyée des réseaux sociaux, ont accès à une parole publique
responsable. On voudrait l’entendre aussi, est-il besoin de le dire, dans la
rue.
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