C’est presque une démonstration par l’absurde de la féroce réalité de la
lutte des classes. Un argument définitif qui disqualifie ceux qui depuis des
années tentent de faire croire qu’elle serait périmée et dépassée, que grands
patrons, actionnaires et salariés se trouveraient dans le même bateau, les
mêmes expliquant que l’ultra-richesse des uns est la condition de la création
d’emploi.
D’un côté, Bernard Arnault, patron de LVMH, dont la fortune a augmenté de
quelque 60 milliards d’euros par rapport à juin 2020, plus 57 %
en pleine crise sanitaire et économique mondiale… Et LVMH va verser
3 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires en 2021, soit une
hausse de 25 % par rapport à 2020. Ce même groupe a allègrement profité de
la baisse des impôts de production et du chômage partiel payé sur fonds publics
au sein de Sephora. Et pourtant, malgré ce « pognon de dingue »,
LVMH a diminué ses effectifs de 7,8 % en 2020, soit 13 000 emplois dans le
monde, dont 888 en France. Comble du cynisme, les salariés de Sephora ont été
privés de prime de participation en raison d’une « insuffisance de
bénéfices », puisque Sephora les a versés en intégralité, soit
93 millions d’euros, à son unique actionnaire : LVMH.
Arnault et LVMH ne sont
pas les seuls à se gaver. La fortune des 500 Français les plus riches
tutoie les 1 000 milliards d’euros, l’équivalent de la moitié du PIB
français. En 2018, le coût du RSA, qui concerne 2 millions de personnes,
s’élevait à 11 milliards. Une démonstration que ceux qui nient la réalité
de la lutte des classes sont soit des idiots, soit du côté des possédants.
Avoir cela en tête permet également de mieux comprendre pour qui roulent ceux
qui se sont bruyamment indignés du barbouillage de la Samaritaine par
l’association Attac et les adeptes du recul de l’âge de départ à la retraite,
présenté comme unique solution.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire