Le goût, savoureux, de la liberté retrouvée n’aura été que de courte durée.
Alors que les plus chanceux commencent à profiter des vacances tant attendues,
l’été commence sous l’ombre d’une quatrième vague épidémique. L’exécutif a crié
victoire trop vite et perdu son pari. Contraint une nouvelle fois de revoir sa
copie, le président, qui comptait consacrer son allocution d’hier soir à sa
feuille de route des derniers mois de son quinquennat, a dû se résoudre à
annoncer les mauvaises nouvelles. Après une introduction bouffie
d’autosatisfaction, Emmanuel Macron, qui a trop souvent péché par optimisme sur
l’évolution de la pandémie, s’est résolu à annoncer un nouveau serrage de
vis. Certes, point de retour au masque dans les rues, ni de couvre-feu
généralisé, mais une extension massive du passe sanitaire, qui risque
d’engendrer une rupture d’égalité entre les citoyens.
À la différence des précédentes vagues, nous disposons d’une chance
extraordinaire, le vaccin, dont toutes les récentes études démontrent
l’efficacité pour éviter les formes graves. Pourtant, nombre de concitoyens
restent aujourd’hui réticents à recevoir le précieux sérum, échaudés par les
errements de l’exécutif dans la gestion de la crise, défiants face au règne du
tout-puissant lobby pharmaceutique. Après valses-hésitations, le couperet est
tombé : la vaccination sera obligatoire pour les soignants, sanctions à la clé.
Cet arbitrage signe le
renoncement du « convaincre plutôt que contraindre » et risque d’accabler des
soignants à bout de forces après dix-huit mois de pandémie. Le danger existe
que, faute de soignants vaccinés, le vrai sujet ne devienne le manque de
soignants « tout court », tant leurs métiers sont peu rémunérés, leurs
conditions de travail indignes et inacceptables. Primes et avantages aux
vaccinés, fin de la gratuité des tests PCR, passage en force sur les retraites
et feuille de route ultralibérale… cette nouvelle stratégie dit tout du macronisme
en action, qui risque de laisser du monde au bord de la route et fracturer
toujours plus la société française.
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