À l’heure d’imaginer les exploits à venir et de se livrer à la passion des compétitions, une chose est certaine: nous ne savons que penser de ces 32es olympiades, les moins désirées de l’histoire.
«Citius, altius,
fortius.» Plus haut? Plus vite? Plus fort? La flamme achève enfin son parcours
dans le stade olympique de Tokyo, ce vendredi lors de la cérémonie d’ouverture,
seize mois après avoir débarqué au Japon en mars 2020 – et peu avant
l’annonce retentissante du report des Jeux pour cause de pandémie. À l’heure
d’imaginer les exploits à venir et de se livrer à la passion des compétitions,
une chose est certaine: nous ne savons que penser de ces 32es olympiades, les moins
désirées de l’histoire. Rendez-vous compte. Non seulement 60% de Japonais
affirment leur opposition absolue à leur tenue, mais l’anxiété due à la reprise
de l’épidémie de Covid-19 dans le pays provoque colère et fronde inédites à
l’égard du gouvernement local. Toutes les contestations se concentrent contre
cette organisation qui aura poussé jusqu’au bout sa propre logique : les Jeux,
quoi qu’il en coûte. Même sans la présence du moindre spectateur dans tous les
théâtres sportifs qui accueillent nos héros, tous réduits au huis clos… une
première.
La question se posa longtemps, elle fut
même encore d’actualité cette semaine : fallait-il une annulation pure et
simple, sachant que les cas « positifs » au coronavirus se multiplient parmi
les athlètes présents, ce qui ne manquera pas de fausser la « légitimité » de
quelques épreuves ? C’eût été, bien sûr, sacrifier la préparation de milliers
de participants, voire pour certains renoncer définitivement à l’aventure des
Jeux. Mais au-delà du surgissement imprévisible de cet événement mondial nommé
«pandémie», une autre interrogation bien plus fondamentale s’impose désormais à
tout le mouvement sportif: le «modèle» et le «format» des Jeux, trop chers,
trop grands, sont-ils encore pertinents alors qu’ils s’éloignent peu à peu des
valeurs universelles de l’olympisme?
Au stade suprême du néocapitalisme
sportif, quand les intérêts financiers dictent leur loi et conditionnent
l’overdose d’épreuves (il n’y en a jamais eu autant), une information est
presque passée inaperçue cette semaine : Brisbane accueillera la fête olympique
en 2032. La particularité? La cité australienne était la seule candidate. Après
Paris en 2024 et Los Angeles en 2028, trois villes – uniquement –
pouvaient « s’offrir » les prochains Jeux, ce qui exclut, de fait, la plus
grande partie de l’humanité. Tout le contraire de l’olympisme…
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