Il y a eu ce « ouf » soufflé le 27 juin : le Rassemblement national a fait chou blanc aux régionales. Mais ce n’est qu’un soulagement éphémère. Sa défaite sur fond d’abstention historique ne signe pas son arrêt de mort. Chaque jour, l’espace public donne lieu à des échanges d’une rare violence. Parler de banalisation d’actes et de propos racistes s’avère désormais trop court. Peu nous importe les atermoiements et autres contradictions que pourraient connaître Marine Le Pen et les siens réunis en conclave ce week-end pour acter leur stratégie pour 2022. Voir l’extrême droite se faire doubler par son extrême n’est source d’aucune réjouissance.
La dérive ultra-droitière se compte en autant de courtisans d’Éric Zemmour,
rivalisant de courbettes devant ce personnage pourtant condamné pour incitation
à la haine raciale. La fascisation rampante, ce sont ces interventions abjectes
prononcées par des élus jusque sous les ors de la République. Cette députée du
camp « Les Républicains » a beau essayer de rétropédaler, elle a bien plaidé
contre les « danses traditionnelles » lors de mariages en mairie à l’occasion
du débat sur la loi sur le « séparatisme ». En sommes-nous arrivés au stade où
il faudrait désormais légiférer pour encadrer les jours de noces, et forcer à
épouser de soi-disant Codes républicains qui n’existent que dans des esprits
tordus, inquiets d’un prétendu grand remplacement ? On croit cauchemarder.
Cette scène de racisme ordinaire au sein même de l’Assemblée nationale est
insupportable. La droite républicaine a beau s’en défendre, quand elle embrasse
goulûment la rhétorique de l’extrême droite, c’est elle qui met en danger notre
devise démocratique.
Les médias dominants se
prêtent aux délires fétides de politiques tout affairés à des calculs
politiciens. Hier encore, que de polémiques sordides autour de cette assesseure
voilée, ou encore du burkini. Les uns et les autres sont en revanche bien moins
volubiles pour commenter que, le 1er juillet, le Smic a été revalorisé de
0 %. Oui, 0 %. Nous ne sommes pas condamnés à voir les digues sauter une à une.
Sauf à laisser bazarder la France dans un gouffre brun.
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