Dimanche, chacune, chacun pourra, avec
son bulletin de vote, peser sur l’avenir de son département, de sa région comme
sur celui du pays. S’abstenir reviendrait pour tout homme ou femme de progrès à
conforter le pouvoir patronal et la droite extrémisée qui ont considérablement
raffermi leurs positions pendant la pandémie.
Ces élections départementales et
régionales seront les premières expressions démocratiques après une année
éprouvante pour l’ensemble des Français. Une année désastreuse pour le débat
public, alors qu’écrans et réseaux sociaux, et souvent les silences
inquiétants, ont remplacé la discussion vivante et le débat contradictoire qui
font le sel de la vie démocratique.
Un tel contexte n’est guère propice à la
participation électorale, ni aux discussions de fonds sur les politiques
régionales et départementales qui déterminent pourtant, pour beaucoup, la vie
quotidienne de nos concitoyens. Et nombre de celles et ceux qui sont décidés à
aller voter pourrait le faire pour conforter des dynamiques politiques qui se
retourneraient contre elles et eux. L’ambiance de banalisation de
l’extrême-droite n’a strictement rien à voir avec les compétences de ces
collectivités, la vie des territoires ou le renforcement de la République
sociale, mais tout à voir avec la recomposition politique visant à préparer le
second tour de l’élection présidentielle entre le pouvoir droitisé et
l’extrême-droite.
Un score important de celle-ci, outre
qu’il signerait un pas supplémentaire dans le basculement du pays vers la pire
des réactions, ferait écran aux enjeux sociaux, de santé, de solidarité,
d’emploi, d’égalité sociale et territoriale qui sont par ailleurs plébiscités
par les Français. Ces élections sont pourtant la première occasion de dire haut
et fort à ceux qui nous gouvernent aujourd’hui ce à quoi doit ressembler la
France de l’après-Covid. Les puissances d’argent ont déjà leur petite idée sur
la question et veulent éviter tout débat, et encore plus toute mobilisation sur
les enjeux d’avenir.
Voulons-nous des régions branchées sur
les politiques libérales promues par l’Union européenne, ou des régions qui
conditionnent l’argent public à la création d’emploi, à la ré-industrialisation,
au développement écologique et à la vie des territoires ? Des régions et des
départements qui financent le logement pour tous ou qui divisent par trois les
crédits du logement social et organisent la promotion immobilière, comme s’y
emploie la droite en Ile-de-France ? Des départements qui assurent le
développement des services publics, des politiques de santé publique contre les
déserts médicaux, ou qui sont laissés à la merci de métropoles qui vampirisent
en leurs centres les moyens et les capitaux ? Voulons-nous enfin perpétuer les
délégations de service public aux appétits privés ou renforcer considérablement
des services pour tous, modernisés, dans la santé, la petite enfance, les
transports ?
Se rendre aux urnes ce dimanche est
d’autant plus important que les scores de l’extrême-droite sont prédits très
hauts. Nul doute, si elle parvient à ses fins dans quelques régions, qu’elle se
fondra dans le moule des gestions libérales en poussant à fond les politiques
antisociales et discriminatoires qu’elle envisage pour le pays, contre le
logement social, contre la culture, contre la solidarité, contre les étrangers
vivant et travaillant sur notre sol et leurs enfants, quitte à créer les
conditions d’une guerre civile.
Dans un paysage politique sinistré, des
listes d’union de forces de gauche comprenant des candidats communistes se sont
formées partout sur le territoire. Elles sont des garanties pour peser sur les
exécutifs régionaux et départementaux, résister ou animer des politiques de
progrès et préparer la résistance à la politique gouvernementale comme à
l’influence des droites extrémisées. Porter ses suffrages sur l’une de ces
listes ou l’une de ces candidatures est vitale pour chacun comme pour tous,
pour sa vie, celle de ses enfants, comme pour celle du pays.
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