C’est un coup de tonnerre démocratique qui s’est abattu ce dimanche. Plus
de deux Français sur trois ont boudé les urnes. La participation atteint son
plus bas niveau sous la Ve République. Il faut prendre la mesure d’une
telle désertion électorale. Le contexte de la pandémie ou les gloses
météorologiques ne sauraient, à elles seules, expliquer ce qui ressemble plus à
une grève civique qu’à une fainéantise dominicale. Certes, la citoyenneté ne
s’épuise pas dans l’élection. Mais, si même les plus investis dans la vie
publique commencent à rejoindre les rangs des « à-quoi-bonistes » – celles et
ceux qui de vote en vote n’ont pas vu leur vie quotidienne changer – c’est que
la cote d’alerte est bel et bien franchie et que seule une VIe République
pourra revigorer notre démocratie.
Dans ce marasme, le pire était annoncé. Mais à l’heure où nous écrivons ces
lignes, la grande surprise vient du Rassemblement national. Au vu des ambitions
affichées par le parti d’extrême droite, qui comptait arriver en tête dans de
nombreuses régions, son score est un échec cuisant. Le niveau d’abstention et
la prime aux sortants semblent avoir profité à la droite LR, qui se remet en
selle.
À dix mois de l’élection présidentielle, ces scrutins auront de lourdes
conséquences à l’échelle nationale et pourraient rebattre les cartes. Le score
écrasant de Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France lui offre une rampe de
lancement inespérée pour la présidentielle. La majorité macroniste a beau avoir
envoyé ses ministres au front, LaREM subit une sérieuse déroute en jouant les
figurants, avec de bien maigres résultats pour une jeune formation politique au
pouvoir. C’est une claque sévère pour le président de la République, dont le
gouvernement aura tout mis en œuvre pour dévier le débat public vers les
thématiques de l’extrême droite, afin de minimiser les enjeux de ces élections
et affaiblir les conditions de l’expression démocratique, comme en témoignent
les multiples manquements constatés dans l’organisation de ce vote.
Quant aux forces de
gauche et écologistes, à l’heure où nous bouclons cette édition, les
rassemblements très variés sur l’ensemble du territoire semblent leur avoir
permis de résister mieux que prévu. Mais le message des urnes est clair : avec une
telle abstention, personne ne peut se prévaloir d’une quelconque victoire. Il
reste une semaine pour ramener aux urnes nos concitoyens, et barrer résolument
la route à l’extrême droite. Le pari du pire n’a jamais conduit au meilleur.
Notre pays est en demande d’autres alternatives radicales, celles portées par
des candidats de gauche qui n’ont pas renoncé à reprendre le pouvoir sur la
finance pour relever le défi des jours heureux.
TT à fait en accord avec cette analyse : en me permettant d'insister sur l'échec d'un débat( crée de toutes pièces et réducteur de la vie politique en France ) que les macronistes voulaient mettre en place pour les présidentielles entre R.N. et LREM
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