Selon l’Insee, les
services publics et les mécanismes de redistribution ont permis d’éviter
l’envolée des disparités de revenus et de patrimoine.
Alors que la pandémie de Covid-19 se répandait en France, les personnes les
plus précaires n’ont pas échappé à l’épreuve de la crise sanitaire et
économique. Selon les premières données, encore parcellaires, récoltées par
l’Insee et publiées jeudi, les ménages les moins bien dotés sont ceux qui ont
vécu le plus difficilement la pandémie. Entre septembre 2019 et septembre 2020,
165 000 personnes sont devenues bénéficiaires du RSA, soit une augmentation de
8,7 %. Les ménages dont les revenus sont les plus modestes sont également
les plus nombreux à avoir déclaré une perte de revenus d’au moins 50 euros
au premier trimestre 2021 : c’est le cas de 29 % des foyers parmi les
20 % les plus modestes, contre 17 % parmi les 20 % les plus ais
Éducation, logement, santé : des aides bénéfiques
En parallèle, si le patrimoine financier brut – c’est-à-dire toutes les
ressources et tous les biens à disposition d’une personne – aurait en moyenne
augmenté pour l’ensemble de la population, cette hausse a été moins marquée
pour les salariés du privé dont l’activité a cessé, les indépendants et les
jeunes.
Pour autant, l’arrêt forcé de pans entiers de l’économie et la perte de
revenus vécue par une partie de la population n’ont pas fondamentalement
redessiné le visage des inégalités de revenus et de patrimoine en France.
Celles-ci ont légèrement continué de se creuser, dans un rythme similaire à
celui observé depuis 2008. Selon l’institut statistique, ce sont les mécanismes
de distribution qui ont contenu leur envolée brutale. Parmi ces mécanismes, les
prestations familiales, les minima sociaux ou encore les primes d’activité ont
permis d’atténuer les disparités de patrimoine. Mais ce sont surtout les
mécanismes de « redistribution élargie » qui œuvrent le plus à l’allègement des
inégalités. Parmi ceux-ci, les « transferts en nature » comme l’éducation, le
logement ou la santé « contribuent pour 50 % à la réduction des
inégalités », note le rapport. Ainsi, avant redistribution, les 20 %
de personnes les mieux loties disposaient en 2018 de près de neuf fois plus de
ressources que les 20 % les plus pauvres. Leur richesse n’était plus
« que » quatre fois supérieure à celle des moins bien dotés après
redistribution.
Reste que si ces
mécanismes tels qu’ils existent empêchent la flambée des inégalités, ces
dernières sont loin d’être en voie d’éradication. Selon les derniers chiffres
consolidés présentés par l’Insee, la moitié des ménages les mieux dotés
détenaient ainsi 92 % du patrimoine à eux seuls au début de l’année 2018,
laissant pour la seconde moitié de la population seulement 8 % du gâteau.
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