En ce printemps 2021 il faut se tourner vers l’ouest pour humer le
vent de changement. Ce n’est pas une tornade mais pas non plus un simple
courant d’air. Plutôt une brise parfumée d’espoir. Après avoir décidé de
refaire payer (un peu plus) les riches, voilà que les États-Unis apportent leur
soutien à la levée des brevets sur les vaccins. Certes l’administration
états-unienne précise que « les circonstances extraordinaires appellent
des mesures extraordinaires » pour justifier cette décision.
Mais la démonstration est faite que la santé, les vaccins – et
pourquoi pas dans un futur proche les traitements et médicaments – ne
peuvent être considérés comme de simples marchandises.
Sans surprise, les lobbies pharmaceutiques et leurs laquais qui encaissent
des milliards et des milliards de dollars sur le dos de la pandémie tentent de
déporter la question en assurant que suspendre les brevets ne va pas augmenter
la production de vaccins. Ce qui n’est pas faux. Mais ils omettent de préciser
que, si les brevets étaient dans le domaine public depuis le début, nombre de
pays auraient pu adapter leurs outils de production. Grâce à cette annonce, des
millions de vies seront peut-être sauvées.
Et revient sur le devant
de la scène, avec une crédibilité renouvelée, la notion de biens communs. Il
est temps de cesser de ne faire droit qu’aux intérêts des propriétaires de
forêts, expliquait Marx dans ses écrits baptisés la Loi sur les vols de
bois. Une série d’articles dans lesquels il analysait le piétinement
du droit coutumier des pauvres au profit des privilèges des possédants.
Aujourd’hui, lever les brevets, c’est faire primer l’intérêt public sur la
convoitise privée. C’est aussi affirmer qu’on ne peut pas privatiser une idée
d’intérêt général, qui n’est au fond qu’un élément du travail intellectuel
accumulé jusqu’alors. C’est enfin poser la question du dépassement de la
propriété sous sa forme privative et exclusive. Plus enthousiasmant et autrement
plus dangereux pour les puissants que les polémiques stériles sur les
« réunions non mixtes »
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