Les élus doivent se
prononcer ce lundi sur la tenue des régionales et départementales de juin.
À quoi joue le gouvernement ? À la surprise générale, ce dernier a demandé,
vendredi 9 avril, aux 35 000 maires de se prononcer, d’ici lundi midi, sur
la tenue des élections régionales et départementales des 13 et 20 juin,
avant un débat parlementaire fixé la semaine prochaine. Ce, alors que la
plupart des partis politiques et des associations d’élus locaux, dont
l’Association des maires de France (AMF), se sont déjà exprimés en faveur du
maintien des scrutins. Mais les préfets ont envoyé, vendredi soir, un mail aux
édiles, les invitant à « indiquer par oui ou par non si les conditions
préconisées par le conseil scientifique (leur) semblent réunies » pour
tenir les élections.
Cette méthode gouvernementale a immédiatement provoqué l’indignation des
élus locaux. « Rarement vu une telle embrouille », s’est agacé
sur Twitter Dominique Bussereau, président de l’Association des départements de
France. Sur le même réseau social, le maire PS d’Issoudun et vice-président de
l’AMF, André Laignel, a dénoncé un « plébiscite surprise » et
une « sombre manœuvre ». « C’est inadmissible ! Les maires
ne sont jamais consultés sur cette question et quand c’est enfin le cas, c’est
une parodie de consultation ! » a renchéri Cathy Apourceau-Poly. La
sénatrice PCF du Pas-de-Calais estime qu’ « informer le vendredi, à
19 heures, pour un retour lundi midi, c’est méconnaître la réalité de
toutes les communes rurales dont les mairies sont fermées le week-end ».
Dans un courrier adressé
au premier ministre, les députés PCF de Seine-Maritime, Sébastien Jumel, Hubert
Wulfranc, Jean-Paul Lecoq, ainsi que la sénatrice communiste Céline Brulin ont
relayé la colère des édiles mobilisés sans interruption dans la bataille contre
le coronavirus : « Vous vous tournez désormais vers les élus locaux,
laissant ainsi entendre que la responsabilité de la tenue ou non de cet
exercice démocratique reposerait sur leurs épaules. » « C’est
à lui (au gouvernement) d’offrir la protection sanitaire qui permet de tenir
les bureaux de vote et aux citoyens de voter en toute sécurité », a
abondé l’AMF dans un courrier publié vendredi soir. Enfin, l’Association des
maires ruraux de France (AMRF) a envoyé, samedi 10 avril, un courrier à
Jean Castex dans lequel elle s’oppose aux préconisations du conseil
scientifique. Elle critique notamment celles sur la vaccination des membres du
bureau de vote ou le vote en extérieur. « Imposer de telles
dispositions aux élus locaux est difficilement compatible avec la pratique
constatée dans les communes rurales, où il est parfois complexe de trouver des
assesseurs en nombre », écrit Michel Fournier, président de l’AMRF.

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