La scène, il y a une
vingtaine de jours, était stupéfiante et révoltante. On a vu le président du
Conseil européen, Charles Michel, et le président turc, Erdogan, s’asseoir sur
les deux chaises disponibles dans un salon de réception, laissant debout la
présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, visiblement
interloquée, avant de s’asseoir, sans aucun mot des deux mufles, sur un sofa.
Charles Michel a bricolé depuis quelques excuses fumeuses. Il aurait voulu
éviter un « incident diplomatique ». Il a fallu du temps à
Mme von der Leyen pour réagir publiquement. Elle l’a fait, il y a quelques
jours, devant le Parlement européen avec des paroles fortes : « Il n’y
a pas de justification dans les traités à ce qui s’est produit. C’est arrivé
parce que je suis une femme. (…) Je me suis sentie blessée, seule, comme femme
et comme européenne. Il ne s’agit pas d’une question de protocole. Cela touche
au plus profond de nos valeurs et montre le chemin qui reste à parcourir encore
pour les femmes. »
vendredi 30 avril 2021
« Blessée et seule », le billet de Maurice Ulrich.
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