Le thème est récurrent chez nombre de nos
confrères restés fidèles à la fable du « en même temps ». Emmanuel Macron,
conscient de la désaffection de nombre de ses électeurs du premier tour de
2017, voudrait désormais muscler sa jambe gauche. Le moins que l’on puisse
dire, c’est que la relance des discussions sur l’assurance-chômage n’est pas la
meilleure façon de marcher. Qui peut être dupe ? Il s’agit bel et bien de
baisser les allocations, de raccourcir les durées d’indemnisation, de soumettre
les chômeurs à de nouvelles contraintes. Au point qu’il se trouve même une
organisation patronale, Ethic, pour s’en inquiéter : « Est-ce le moment
de pénaliser les chômeurs en diminuant leur revenu en pleine
incertitude ? ». L’Unedic évoque une baisse de 22 % pour plus de
800 000 personnes. Mais ce n’est pas seulement au plan social qu’Emmanuel
Macron semble unijambiste. Réunis ce week-end, les membres de la Convention
sociale sur le climat ont noté très sévèrement les décisions annoncées, en
regard de leurs propositions. Roulés dans la farine, ils ont décidé de le faire
savoir en assumant contre toute vraisemblance, puisqu’il avait été tirés au
sort, d’être maintenant assimilés à des « Amish », par celui même qui leur
avait assuré qu’il reprendrait la quasi-totalité de leurs propositions.
En réalité, de la loi sur les « principes
républicains » aux numéros de duettistes de Gérald Darmanin avec Marine Le Pen
et Éric Zemmour, en passant par les propos de Frédérique Vidal, c’est le
terrain de la droite et de l’extrême droite qu’Emmanuel Macron entend arpenter,
tout en pariant, comme c’est le cas depuis son élection, qu’un deuxième tour
avec Marine Le Pen assurera sa réélection, en écartant toute véritable
politique alternative. Mais ce n’est pas que tactique. Cette orientation vise à
unenir une nouvelle donne, en France, et comme en écho à ce qui se passe
ailleurs en Europe, dont l’Italie. La mise en place de politiques à la fois
libérales, autoritaires et populistes, dures aux salariés et aux plus modestes.
La responsabilité de toutes les forces de gauche et écologistes est d’en
prendre conscience et de se donner à toute force les moyens d’y faire face.
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