De nouvelles mesures
pourraient être annoncées ce jeudi soir, notamment dans les vingt départements déjà
« sous surveillance ». L’Humanité a interrogé des professionnels de santé
exerçant dans ces territoires. Ils disent leurs craintes face à une crise qui
s’éternise.
Alors que les restrictions s’enchaînent depuis un an, le spectre d’un
nouveau tour de vis plane sur une partie du pays. Confinement élargi le
week-end ? Couvre-feu renforcé ? Le premier ministre devrait prendre la parole
ce jeudi soir pour rendre ses derniers arbitrages, concernant notamment la
situation des 20 départements placés sous surveillance renforcée la
semaine dernière. Difficile de présumer ce qui en ressortira. Mais face aux
parlementaires, mardi, Jean Castex a donné le ton : « Les semaines qui
arrivent vont être difficiles. »
Pour l’instant, le gouvernement mise sur une approche territorialisée, pour
endiguer la propagation du virus, boostée par les différents variants. Le
littoral des Alpes-Maritimes et la communauté urbaine de Dunkerque ont ainsi
été placés il y a une semaine, sous confinement le week-end. Il est encore trop
tôt pour en voir les effets. Mais à Dunkerque, le taux d’incidence a dépassé le
millier de cas pour 100 000 habitants. Et l’hôpital a dû transférer
80 patients en réanimation vers d’autres établissements.
Certains hôpitaux déjà saturés
Dans les départements sous tension, le virus circule toujours largement et
certains hôpitaux approchent de la saturation, ce qui est l’un des signaux
d’alerte les plus préoccupants. Dans la région des Hauts-de-France, la tension
hospitalière frôle les 100 %, tout comme dans le Rhône, à 90 %. Dans
ces départements, le taux de positivité approche ou dépasse les 10 %. Au
niveau national, près de 3 600 personnes atteintes du virus étaient
soignées en réanimation mardi soir, un chiffre en légère hausse sur les
dernières 24 heures, selon Santé publique France. Le pourcentage de tests
positifs, à l’échelle nationale, était à 7,3 % alors qu’il s’élevait à
6 % mi-février.
Dans ce contexte, l’Humanité a
interrogé des soignants exerçant dans ces territoires. Ce qui en ressort ? La
lassitude, la crainte du tri des patients, le ras-le-bol du manque de liberté,
les conséquences psychiques, l’impatience face aux lenteurs de la campagne
vaccinale ou encore l’absence d’une réelle stratégie gouvernementale…
Mais où sont les flacons du vaccin astrazeneca ?
Pour éviter un reconfinement national, le
gouvernement mise à fond sur la vaccination contre le Covid-19. Avec
l’élargissement des critères pour bénéficier du vaccin AstraZeneca, deux
millions et demi de personnes supplémentaires sont désormais éligibles à la
vaccination. Sauf que, sur le terrain, ça patine. Seules 25 % des doses
ont été utilisées en raison de la sous-vaccination dans les hôpitaux et de
problèmes d’approvisionnement. Et même en ville, la campagne peine à
s’amplifier. « On est dans un paradoxe : on annonce de nombreuses doses et, en
pratique, elles ne sont pas disponibles, déplore le Dr Jacques Battistoni,
président du syndicat MG France. Des médecins ont dû déprogrammer des
vaccinations. Il faut accélérer la cadence. »
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