« Liberticide », « punitif »,
« infantilisant », « rétrograde »… Les arguments des lobbies se renouvellent
peu. Toute éventuelle législation tendant à contrôler, encadrer, instaurer des
normes ou à informer les citoyens est systématiquement présentée de la même
manière. Une atteinte insupportable à la liberté d’entreprendre et à la
responsabilité individuelle. Penser différemment, c’est être au mieux un
donneur de leçons hors-sol indifférent aux réalités économiques, au pire de la
graine de dictateurs communistes ou d’ayatollahs de l’écologie. Certes,
certains font preuve d’un peu plus de finesse et reconnaissent le nécessaire
besoin de ne pas laisser les choses en l’état. Pour eux, la bonne méthode,
c’est « l’incitation », un joli mot pour dire leur même refus du principe d’un
encadrement public et citoyen de l’activité économique, fût-ce au nom du
climat, de la santé ou de la justice sociale.
Mais, après tout, ces lobbies, aussi
contestables et peu ragoûtants soient-ils, ne font que leur travail. Le vrai
problème est que les gouvernements les suivent. À commencer par l’exécutif
français, malgré les discours du chef de l’État. Le projet loi climat en est
une illustration éclatante. Des objectifs aux rabais, une Convention citoyenne
bafouée dont les propositions sont ignorées ou affadies. Des ministres
reprenant des éléments de langage comme « aviation bashing » ou « écologie de
l’injonction » produits par des cabinets de consulting, et cela au moment où la
justice a condamné l’État pour inaction climatique dans le cadre de l’Affaire
du siècle.
Force est de constater que dans les lobbies, les
cabinets-conseils, le monde des médias et de la pub, la haute fonction
publique et les ministères, ce sont les mêmes profils sociaux et professionnels
venant des mêmes écoles, circulant d’un poste à l’autre, d’une branche à
l’autre, mais toujours et d’abord au service du business ; quoi qu’il en
coûte !
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