À travers une sélection d’articles, d’entretiens et de
reportages, l’Humanité retrace cette année 2020 de campagne présidentielle où
rien ne s’est passé comme prévu.
Même sous la mandature Trump aux
États-Unis, où rien ne se passe comme ailleurs depuis quatre ans, le nouveau
président élu doit succéder au sortant. Quoi de plus banal dans un pays qui se
prétend l’une des plus grandes démocraties du monde, au terme d’une présidence
hors norme sur tous les plans. Et pourtant, ce passage de témoin n’a rien
d’ordinaire. Si Donald Trump ne laissera assurément pas la trace d’un grand
président, ses quatre années au pouvoir sont déjà gravées dans l’histoire des
États-Unis comme celles de ruptures, de bouleversements et de reconfigurations
tant idéologiques que politiques, avec une accélération sensible ces douze
derniers mois.
2020 aura été sans conteste « une année
américaine », comme l’exprime le titre de notre numéro spécial, par les crises
multiples et les mouvements de fond qui ont affecté les États-Unis, avec des
retentissements pour certains planétaires : le soulèvement pour l’égalité entre
Noirs et Blancs qui a suivi la mort de George Floyd ; la crise du Covid et sa
gestion catastrophique par l’administration Trump démultipliant ses effets
ravageurs ; la montée de l’aspiration à un socialisme à l’américaine, portée
par une large frange de jeunes et de nouvelles voix fortes et féminines, dans
le sillage de Bernie Sanders. Sans oublier le solide ancrage électoral du
trumpisme, qui fait bien plus que résister.
C’est cette « année américaine », où rien
ne s’est passé comme prévu, que l’Humanité a décidé de
retracer, et qui explique comment Joe Biden, candidat donné perdu d’avance le
11 février 2020 à la primaire démocrate, a remporté la présidence des
États-Unis en décembre. Avant cette élection transformée en « référendum sur le
trumpisme » (premier chapitre de notre hors-série), sont survenues la crise du
coronavirus, ce « désastre qui accuse tout le système » (deuxième chapitre), et
la mobilisation dans le sillage de Black Lives Matter (« Les vies des
Noirs comptent »), « le plus important mouvement social de l’histoire des
États-Unis » (troisième chapitre), pour aboutir à ce qui pourrait s’apparenter,
avec Joe Biden président, à « un dangereux retour à la normale » (quatrième
chapitre).
Réalisé à partir de reportages et articles de
Christophe Deroubaix et Bruno Odent, spécialistes des États-Unis au sein de la
rédaction de l’Humanité, de Pierre Barbancey, grand reporter au
service monde, ou encore du journaliste américain Jacob Hamburger, qui a
chroniqué chaque semaine depuis Chicago « sa » campagne américaine dans l’Humanité,
mais aussi d’entretiens avec des personnalités et spécialistes des États-Unis
(la sénatrice Julia Salazar, le syndicaliste Chris Townsend, les chercheurs
Sarah Rozenblum, Charlotte Recoquillon et Nathan Stock, la romancière Siri
Hustvest, etc.), ce numéro permet de saisir, au travers de cette campagne
présidentielle de tous les paradoxes, les clés pour comprendre les espoirs et
les contradictions des États-Unis de ce début 2021.
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