Tout est mis en œuvre pour proposer des fêtes à tous.
Après des mois éprouvants, bénévoles et organisations rencontrent de nombreuses
difficultés. Entretien.
FLORENT GUEGUEN, Directeur général de la Fédération
des acteurs de la solidarité (FAS)
La période des fêtes de Noël est très importante pour les associations de
lutte contre l’exclusion, et surtout pour leurs bénéficiaires. Mais, cette
année, ça risque d’être compliqué…
FLORENT GUEGUEN : La tradition, c’est le repas de
Noël et les activités culturelles pour les enfants. Cette année, c’est
difficile à mettre en œuvre. Il y aura moins de réveillons solidaires. Les
associations ont très peur des clusters, notamment dans les centres
d’hébergement où les personnes sont à risque, qu’elles soient âgées ou de santé
fragile. Les associations tentent d’organiser des moments de convivialité tout
en respectant les consignes sanitaires. Il faut quand même marquer le coup,
c’est un moment de solidarité très important, surtout après cette année.
Une année qui a été difficile pour tous, et aussi pour les associations
sociales…
FLORENT GUEGUEN : Nos associations ont été en
première ligne durant les deux confinements. Le premier a été très dur, car il
y a eu, entre autres, la fermeture brutale de structures d’accueil pour les
personnes sans domicile fixe. Le travail social repose sur un lien direct, il
ne peut pas se faire à distance. Les associations ont dû se réorganiser. Elles
ont souffert des décisions prises en début de mandat, avec
300 000 contrats aidés supprimés depuis 2017. La leçon positive, c’est
qu’elle a aussi vu naître de nombreuses démarches de solidarité citoyenne, en
dehors du cadre habituel des associations. La situation de crise aurait pu
déboucher sur de l’individualisme. Mais de nombreuses personnes ont utilisé ce
temps de confinement pour apporter leur aide. Maintenant, nous réfléchissons à
comment faire perdurer ça.
La crise a rappelé l’importance des associations, notamment celles qui
luttent contre l’exclusion.
FLORENT
GUEGUEN : Elles ont redoublé d’efforts mais,
dans le secteur associatif social, les salariés ont finalement le sentiment que
leur travail n’a pas eu la reconnaissance nécessaire. Ni salariale, ni
symbolique. Le secteur sanitaire a bénéficié d’une revalorisation des salaires,
ce qui est ultra-légitime. Mais nous avons aussi des soignants qui
interviennent en centre d’hébergement. Et eux n’ont rien eu. Ça crée un
sentiment d’inégalité et ça rend les recrutements encore plus compliqués pour
les associations. Ce qui va être difficile maintenant, c’est de faire face à
une augmentation des publics qui sollicitent les associations d’aide
d’urgence : plus 30 % par rapport à 2019 pour les banques alimentaires. Et
ce, sans moyens supplémentaires.
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