La
proposition de loi sur la "sécurité globale" suscite une opposition
de plus en plus large, en France, en Europe et dans le monde.
Des dizaines de milliers de personnes ont déjà manifesté avec nous contre ce
projet dans tout le pays ces derniers jours, en particulier mardi 17 et samedi
21 novembre. Avant-hier à l'Assemblée nationale, si le texte a été adopté en
première lecture, cette adoption a vu l'opposition de 104 parlementaires qui
ont voté contre, dont l'ensemble des députés communistes du groupe GDR.
La
Défenseure des droits, autorité indépendante, a souligné dans son avis du 5
novembre que cette loi contient d'immenses risques d'atteintes au droit au
respect de la vie privée, d'obstacles au contrôle des forces de sécurité, de
non-respect du principe de légalité des délits et des peines et d'atteintes aux
libertés d'information et de communication, d'atteintes aux principes
constitutionnels d'égalité devant la loi, de nécessité des peines, de
proportionnalité et d'individualisation des peines.
En particulier, si l'article 24 était en application, combien de cas de
violences policières auraient été passés sous silence ? Le refus du
gouvernement de se mobiliser contre les violences d'une minorité d'agents porte
atteinte à l'ensemble des forces de l'ordre. Hier soir encore, un producteur de
musique s'est fait littéralement tabasser par trois policiers. Pendant de
longues minutes, il a subit coups et insultes racistes. Un tel acharnement est
indigne d'une police républicaine.
Trois rapporteurs spéciaux de l'Onu ont clairement indiqué, dans leur rapport
du 12 novembre, craindre que « l'adoption et l'application de cette proposition
de loi puissent entraîner des atteintes importantes aux droits de l'homme et
aux libertés fondamentales ».
Aussi, de nombreux syndicats et associations ont appelé à manifester une
nouvelle fois à Paris et partout en France, ce samedi.
Dans ce contexte, l'interdiction partielle de la Marche des Libertés prévue à
Paris est scandaleuse.
Alors que les organisateurs ont appelé les participant-e-s à respecter les
gestes barrières, la distanciation physique et le port obligatoire du masque,
cette interdiction prend prétexte de la situation sanitaire et du risque
terroriste pour porter une nouvelle atteinte au droit constitutionnel de
manifester, garanti par l'article 10 de la Déclaration des droits de l'Homme et
du citoyen.
Pour le PCF, cette décision du préfet de Police de Paris participe d'une
surenchère autoritaire inacceptable. Le préfet Lallement doit lever l'interdiction
partielle et garantir, comme sa fonction lui en fait devoir, le droit de
manifester.
La doctrine du maintien de l'ordre doit en outre être profondément révisée pour
mettre un terme à des pratiques qui, loin de garantir l'ordre public, participent
d'une stratégie de la tension qui encourage les violences, met en danger la
sécurité des manifestant-e-s, et creuse le fossé entre les citoyen-ne-s et la
Police.
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