Que se passe-t-il dans notre pays ?
Comment trois policiers peuvent-ils agresser et rouer de coups durant vingt
minutes un homme sur son pas de porte ? Que se passe-t-il dans nos institutions
pour que trois individus portant l’uniforme de gardien de la paix se comportent
comme les pires nervis d’extrême droite ? Pour qu’un préfet se croie autoriser
à organiser une chasse aux migrants dans les rues de la capitale ? Que se
passe-t-il dans notre République pour qu’une loi qui prévoit une limitation
inédite de la liberté de la presse et des libertés en général soit adoptée sans
coup férir à l’Assemblée ?
Que se passe-t-il au sommet de l’État pour
que des ministres se permettent de traiter des parlementaires en opposition
avec leur politique comme des complices du terrorisme ? Que se passe-t-il à la
tête du pays pour qu’un président de République dirige son pays à travers un
Conseil de défense au mépris d’une représentation nationale abaissée comme
rarement ?
La crise démocratique, politique et
économique dans laquelle la France est engluée depuis des années est amplifiée
par les choix calamiteux du gouvernement dans le contexte de la crise
sanitaire.
L’exécutif ne tient plus son autorité que
de la police. C’est pour protéger ce qu’il nomme d’ailleurs « les forces de
l’ordre », rempart d’un pouvoir délégitimé, que le gouvernement tente d’imposer
sa loi de sécurité globale, quoi qu’il en coûte. Cette tactique dangereuse
endossée par Darmanin résonne chez certains policiers comme un permis de
tabasser. Preuve avec cette glaçante vidéo d’un producteur frappé au sang par
des agents, à la mode outre-Atlantique ?
Déjà premières victimes de la pauvreté qui s’étend
avec la crise sanitaire, les jeunes des quartiers populaires endurent cette
réalité depuis des années. Tout comme les migrants, les sans-papiers et les
réfugiés, ainsi que la France des ronds-points et des gilets jaunes. Plus
personne n’est à l’abri de ce sentiment d’impunité de certains policiers.
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