mardi 6 octobre 2020

Présidentielle américaine. Changement climatique : les différences entre Trump et Biden


Face à un Donald Trump, climatosceptique en chef, Joe Biden est poussé vers un New Deal vert par une nouvelle génération d’électeurs, de militants et d’élus.

« Vous verrez, ça va se refroidir. » La Californie brûle et Donald Trump regarde ailleurs, pour emprunter l’image du défunt Jacques Chirac. Il n’y a pas d’image plus éclatante d’une forme de négationnisme climatique que ce déplacement, mi-septembre, du président américain dans l’État le plus peuplé du pays au moment où des feux gigantesques ravagent des centaines de milliers d’hectares. Selon l’hôte de la Maison-Blanche, le changement climatique n’a rien à voir avec ce phénomène extrême. Il fallait plutôt chercher du côté de la « mauvaise gestion forestière », avait-il lâché quelques jours plus tôt lors d’un meeting. Hic : 57 % des forêts californiennes appartiennent à l’État fédéral, 3 % seulement à celui de Californie.

 

Dona ld Trump « pyromane du climat »

 

Chez les républicains, tout est bon pour nier la réalité du changement climatique et le facteur de l’activité humaine dans celui-ci. Et de toute façon, « ça va se refroidir », tout comme le Covid devait disparaître du jour au lendemain. Alors que la campagne électorale entrait dans sa dernière ligne droite, Joe Biden ne retenait pas ses coups et qualifiait Donald Trump de « pyromane du climat ». Le bilan de ce dernier est assez éloquent : sortie des accords de Paris, levée des restrictions pourtant timides de l’ère Obama, accord systématique donné à tout projet économique au détriment de l’environnement (dont l’oléoduc Keystone, un temps bloqué par Barack Obama), nomination de climatosceptiques à l’EPA, l’équivalent du ministère de l’Environnement.

Joe Biden dans la lignée de Sanders

 

Du côté démocrate, la prise en compte du changement climatique s’est accélérée depuis 2016, à la fois en réaction à la politique de Trump mais aussi et surtout en raison de la montée en puissance d’une nouvelle génération d’électeurs, de militants et d’élus qui en font la pierre angulaire d’un projet transformateur. Le premier coup d’éclat d’Alexandria Ocasio-Cortez au Congrès n’a-t-il pas consisté en l’occupation, en compagnie de militants du climat, du bureau de Nancy Pelosi afin de promouvoir le Green New Deal ? Ce projet phare de l’aile Sanders n’a pas été repris in extenso dans la plateforme démocrate, mais des pans entiers y ont été intégrés, comme des investissements publics massifs et l’objectif de zéro émission de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Pour l’establishment démocrate, l’horizon d’un « capitalisme vert » à grands coups d’incitations fiscales reste pourtant indépassable.

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