Il y a des phrases dont la profondeur et la haute portée philosophique leur ont valu de rentrer dans l’Histoire. On pense à Mac Mahon, devant les inondations de la Garonne en 1875. « Que d’eau, que d’eau », ce à quoi le préfet du département avait répondu « et encore, vous n’en voyez que le dessus ». On se souvient plus près de nous de Jean-Pierre Raffarin. « La route est droite, mais la pente est forte. »
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, aspire-t-il à une
telle postérité à propos des capacités de l’hôpital à faire face à la
crise ? « La digue est solide, mais la vague ne doit pas monter trop
haut. » Sans doute. Il faudrait lui dire. On se souvient d’un dessin
de Sempé où un homme, devant l’océan déchaîné dont les vagues viennent mourir à
ses pieds, le commande : « Couché ! » Sinon l’État
débloquerait deux milliards et demi en plus pour l’hôpital. Bonne nouvelle si
c’est bien la réalité, mais la deuxième vague est là. Et peut-être on ne voit
que le dessus.
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