Depuis des mois maintenant, les scientifiques, les médecins et autres immunologistes alertent. Il y aura très probablement une seconde vague. On se souvient des sermons des ministres à propos du manque de responsabilité de ces jeunes qui ne respectaient pas de manière conséquente les consignes de protection. Maintenant, cette deuxième vague est là. À Paris comme à Marseille, on ferme les bars et les gymnases, et on renvoie les étudiants chez eux. Pour quinze jours, nous dit-on, mais tous, nous redoutons l’extension de cette période de semi-confinement. Et la question enfle : « Qui est le plus inconséquent ? » Une jeunesse qui veut vivre, ou un pouvoir dogmatique qui s’accroche à une gestion comptable de la santé ? Car, comment justifier le durcissement, probablement légitime et nécessaire, des mesures de distanciation physique et « en même temps » avoir refusé d’entendre ceux qui étaient, sont et seront en première ligne, à commencer par les professionnels de santé ? Comme l’explique le docteur Prudhomme, il fallait profiter de l’été pour « armer au moins 12 000 lits de réanimation ». Or rien n’a été fait. Conséquence, un quart de ces lits sont déjà occupés par des malades du Covid-19. Même surdité en ce qui concerne le personnel. Comment penser pouvoir recruter dans les métiers, comme aides-soignants ou du corps infirmier ou simplement éviter les départs quand la hausse de salaire proposée à l’issue du Ségur de la santé culmine à 35 euros pour ces catégories ?
Ce déficit en lits et en personnel annonce une
catastrophe. Et ce n’est pas la réactivation des plans blancs qui va sauver la
situation. La déprogrammation des interventions pour libérer des lits et du
personnel pour les cas de Covid pourrait entraîner une surmortalité
« collatérale ». Et ce n’est pas la fermeture des bars qui pourra
l’éviter. Il est encore temps de changer de logique, d’embaucher massivement à
l’hôpital, d’ouvrir des lits de réanimation, d’améliorer les conditions de
travail et les salaires des personnels. Car, hélas, nous risquons de devoir
vivre encore longtemps avec ce virus.
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