Le président de la République doit présenter sa
stratégie de lutte contre « les séparatismes » ce vendredi. Le « s » n’inclut
pas les plus fortunés, qui font pourtant de plus en plus sécession, encouragés
par la politique du gouvernement.
Déprogrammé à la dernière minute la
semaine dernière, c’est finalement ce vendredi 2 octobre aux Mureaux
(Yvelines) que le président enfourchera son nouveau cheval de bataille : la
lutte contre « les séparatismes ». Le thème n’est pas tout neuf, déjà à l’hiver
dernier, bousculé par une mobilisation historique contre sa réforme des
retraites, Emmanuel Macron avait voulu en faire une priorité. Mis en veille
pour cause de crise sanitaire, le retour du projet de loi, attendu en décembre
au Conseil des ministres, est annoncé depuis l’été par une Macronie décidée à
grignoter toujours plus l’électorat de droite et à remettre en selle son duel
avec le RN. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est particulièrement
illustré, allant jusqu’à agiter le spectre de la « guerre civile », avant de
présenter à la rentrée une série de mesures symboliques (charte pour les
associations, lutte contre les certificats de virginité…) à l’efficacité
contestée. « En réalité, cette loi est utilisée contre les musulmans, car on sait
bien comment va tourner le débat », dénonce la députée FI Clémentine Autain.
L’Élysée a même fait savoir jeudi qu’une
modification de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État est
envisagée. « On voit bien que le gouvernement ne sait pas bien quoi mettre dans
sa loi. Évidemment, il faut lutter contre toutes les formes de violences et
d’extrémismes, le dernier drame à Paris l’a montré. Mais où voit-on ici le
séparatisme », interroge la députée PCF Marie-George Buffet, à propos de
son département, la Seine-Saint-Denis. Car l’abandon républicain par la
République elle-même n’est pas des moindres. Les causes sur lesquelles
prospèrent les maux des quartiers populaires sont demeurées les grandes
ignorées d’un quinquennat au cours duquel, par exemple, le rapport Borloo a été
enterré. Bien conscientes du problème, les équipes de l’Élysée ont promis jeudi
qu’il « s’agit de ramener la République, ses valeurs d’émancipation et
d’égalité, dans les territoires », sortant à nouveau du chapeau le concept
libéral « d’égalité de chances ».
Si « séparatismes » porte bien un « s », en la
matière, le chef de l’État n’a pas manqué de donner le ton, renvoyant
l’expression, dès juin, à ceux qui se mobilisent contre le racisme et les
violences policières. En revanche, pas question d’évoquer la situation de ceux
qui de plus en plus font sécession : les plus riches. Ceux dont – de la
baisse de l’ISF à la réforme des retraites – ,la politique conduite par
l’exécutif accompagne la mise en retrait de tout ce qui fait le commun de la
République, à commencer par la solidarité nationale. Pourtant, nombre de
solutions sont là. Passage en revue de ce séparatisme passé sous silence.
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