Les élus dénoncent de nouveau les inégalités d’accès
aux soins qui frappent ce territoire.
« Nous ne sommes pas logés à la même
enseigne que les autres territoires de France. » Les années passent et
le constat demeure pour les élus de Seine-Saint-Denis. L’impression d’être
délaissés, en matière de justice, de sécurité, d’éducation, mais aussi de
santé. Ces inégalités « se sont montrées fatales face à l’épidémie », déplorent
les signataires d’une tribune publiée dans le Monde en début
de semaine, à l’appel du maire PCF de Montreuil, Patrice Bessac.
Tous observent que leurs hôpitaux sont à
bout de souffle, à l’image de leurs personnels, épuisés, et de tout le système
de santé local. Le territoire a subi plus qu’ailleurs la première vague
épidémique du printemps, avec une surmortalité exceptionnelle, de
118,4 % supérieure aux autres départements, selon l’Observatoire
régional de la santé (ORS). « Cela est dû à des causes sociales,
mais aussi parce que la Seine-Saint-Denis est le premier désert médical urbain, alerte
le maire de Montreuil. Nous avons moins de lits, moins
d’infirmiers, moins de médecins, moins d’argent, alors que notre population,
ses premiers de corvée sont plus exposés au virus. »
Autre chiffre alarmant, la
Seine-Saint-Denis compte 42,5 lits de réanimation pour 10 000 habitants, contre
77 à Paris et 62,4, en moyenne, en France. Conséquence, la saturation guette
déjà. À Montreuil, l’unité Covid de l’hôpital, censée couvrir une zone de
400 000 habitants, ne comprend que 12 lits, faute de personnels. « Aujourd’hui,
10 des 12 lits sont déjà occupés, précise Alexis Corbière, député FI
du 93. Ce qui démontre que rien n’a été planifié par les pouvoirs publics,
aucune leçon n’a été tirée de la première vague. »
Les élus du département réclament donc,
d’urgence, un « plan de rattrapage santé ». Dans leur tribune,
ils demandent « qu’à la faveur de la création du poste de haut-commissaire
au plan et à la prospective, l’État renforce de manière significative les
moyens matériels et financiers de l’ensemble des services publics de la santé
de Seine-Saint-Denis ».
Dans le cadre du projet de loi de financement de la
Sécurité sociale, présenté mercredi en Conseil des ministres, Alexis Corbière
s’engage en outre à demander à l’État des moyens supplémentaires pour l’hôpital
public et la reprise d’une partie de la dette « afin de dégager des
marges de manœuvre réelles notamment pour l’achat d’équipements nouveaux ». Ce
que le gouvernement ne prévoit toujours pas malgré l’urgence.
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