Pour les 75 ans de la Sécurité sociale, le
premier ministre a vanté la poursuite d’une réforme des retraites qui sape ses
fondamentaux.
Jean Castex s’est voulu solennel, jeudi,
au moment de célébrer les 75 ans de la Sécurité sociale. Le premier
ministre a salué « les esprits visionnaires » de ses
bâtisseurs, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Face à la crise du
Covid-19, la Sécu a même été un « véritable amortisseur économique et
social qui a empêché l’effondrement de la France », estime-t-il. C’est
pourquoi il a appelé à ce que « cette grande œuvre soit confortée et
amplifiée dans le sens de l’égalité, de la justice, et de la responsabilité,
c’est-à-dire dans la fidélité aux principes fondateurs posés par le CNR ». Mais
comment ? Et bien en relançant la réforme des retraites, pardi !
L’occasion était trop belle, pour la
Macronie, d’instrumentaliser l’anniversaire de la Sécu pour redorer le blason
d’un texte pensé pour l’abattre en grande partie. « Le souci
d’universalité prévalait déjà à la création de notre système, en 1945. Il doit
maintenant trouver sa réalisation complète, dans un régime universel et lisible
par tous », a osé le premier ministre. Et pourtant, la réforme voulue
par Emmanuel Macron n’a rien d’universel. Elle vise à repousser sans cesse
l’âge de départ à la retraite, de génération en génération, en plus de diminuer
les pensions pour une grande majorité des citoyens. Le texte, adopté en
première lecture à coup de 49-3, prévoit même une baisse des montants en cas de
crise économique et de baisse du produit intérieur brut, comme c’est
actuellement le cas avec l’épidémie de Covid-19…
La réforme, accusée d’être lacunaire et insincère par
le Conseil d’État, organise le recours à une retraite privée pour les plus
riches, et toujours plus de travail dans le temps pour les métiers
sous-rémunérés, comme tous ceux qui étaient en première ligne pendant le
confinement. Loin, très loin de l’esprit d’Ambroise Croizat en 1945, qui
voulait aligner les montants vers le haut, a généralisé le droit à la retraite
à tous les Français, en plus d’augmenter les montants de 150 %…
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