Il semblerait désormais, selon le ministre de l’éducation nationale, qu’il faille aller chercher la République entre le nombril et le décolleté des jeunes filles… Le mot « République » est devenu dans la bouche du pouvoir un « mot gourdin », que l’on assène sur la tête des classes populaires au fur à mesure que l’on assèche ses principes. Un mot pour filer droit et mettre au pas, un mot pour surveiller et punir, un mot pour maquiller les propos xénophobes, un mot pour cacher la destruction méthodique de tous les fondements de la République démocratique et sociale érigée il y a 228 ans et fortifiée par le mouvement socialiste et communiste, un mot pour protéger le pouvoir.
Quelle
farce d’hurler « République ! » quand l’éducation nationale est laissée à la merci
de la concurrence d’officines privées et affaiblie dans ses missions, quand le
Parlement est bâillonné, quand les services publics sont privatisés, quand le
pouvoir dit « républicain » pactise avec la finance, devançant toutes les
aspirations du capital, contre les retraites, les droits sociaux, la sécurité
sociale.
Quelle
blague de prétendre défendre l’unité républicaine quand les territoires sont
laissés à l’abandon au profit de métropoles portées vers les rivages du capital
mondialisé, quand la sécession des plus riches est entretenue, quand un sabir «
globish » est imposé partout par les pouvoirs économiques et politiques, quand
des élites corrompues adossent la France et l’Europe à l’empire états-unien.
Certes,
le concept de République embrasse large. Raison de plus pour définir le sens
que l’on veut lui donner. Il n’y a pas besoin d’aller chercher bien loin.
L’histoire de notre pays et les principes constitutionnels arrachés contre la
réaction ne demandent qu’à être défendus, travaillés et approfondis.
L’émancipation individuelle et collective ne sera le fruit que d’une République
garante des libertés, démocratique, sociale et laïque. Tisser à nouveau ce fil,
en rehaussant le débat et non en le maintenant au niveau du nombril, voilà
l’urgence.
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