Donald Trump a deux alliés, la peur et la haine. Seront-ils assez puissants pour rayer d’un trait sa pitoyable gestion du Covid et son cortège de morts, la promesse trahie d’une ère de prospérité, ses pantalonnades et ses foucades ? On pourrait ajouter les meurtres racistes, les milices plus ou moins suprémacistes et les émeutes s’il n’en faisait les ressorts de sa campagne. Pour démentir les sondages et à nouveau gagner sur le fil, la Maison-Blanche entend placer au centre des débats l’insécurité, l’immigration et « le terrorisme intérieur ». Les émeutes ? « Antiaméricaines ! » lance-t-il. L’extrême tension entre communautés ? « Un complot de Joe Biden », tranche-t-il.
En fortifiant le fond raciste né de
l’esclavage et des discriminations, il flatte un électorat qui lui est acquis
et qui demeure fortement mobilisé. Il ne craint pas la division du pays. Il la
recherche et la diffuse comme un virus. La violence dont il fait montre vise
aussi à ce que les électeurs noirs ou latinos désertent les urnes, parce qu’ils
sont ceux qui risquent le plus. Les manifestants clament-ils : « Les
vies noires comptent » ? Il leur répond que le bien-être des policiers
prime. Déjà entendu ailleurs, non ?
Wall Street n’est pas dérangée par cette corruption,
des confrontations politiques. Elle permet de reléguer au second plan les
aspirations que portaient ceux qui occupaient les abords de la Bourse
new-yorkaise et qui se sont retrouvées dans les propositions de Bernie Sanders
et de la gauche démocrate. Pour l’heure, l’adversaire de Donald Trump tombe
dans le piège. Il ne propose pas les mesures sociales qui permettraient de
mobiliser dans les urnes la jeunesse indignée et les cols bleus, ces ouvriers
qui votaient démocrate jusqu’à la dernière élection présidentielle. Le syndrome
Hillary Clinton menace. Un vaccin sera-t-il injecté à temps ?
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