Des législatives partielles auront lieu
les 20 et 27 septembre. La circonscription d’Huguette Bello, qui siégeait
avec les communistes au sein du groupe GDR à l’Assemblée, est concernée.
Une vingtaine de nouveaux députés vont bientôt arriver sur les bancs de
l’Assemblée nationale. Ces changements sont provoqués par le résultat des
élections municipales, couplé au remaniement du gouvernement : les députés élus
maires ou nommés ministres ont mis fin à leur mandat parlementaire, en vertu du
non-cumul. La plupart seront remplacés par leur suppléant. C’est le cas par
exemple de la députée PS Ericka Bareigts, élue maire de Saint-Denis de La
Réunion, qui laisse la place à l’Assemblée à Philippe Naillet. C’est aussi
celui de l’élu LR et trésorier du parti de droite Daniel Fasquelle, devenu
maire du Touquet, qui passe la main à Robert Therry. Ou encore celui de Louis
Aliot, maire RN de Perpignan, qui voit sa suppléante Catherine Pujol entrer au
Palais-Bourbon. En cela, les équilibres au sein de la représentation nationale
seront très peu bousculés.
Les circonscriptions du Pas-de-Calais et
des Yvelines remises en jeu
Mais, dans sept cas, des élections législatives partielles seront
organisées, qui peuvent servir de test pour plusieurs partis politiques. Les
macronistes Brigitte Bourguignon et Nadia Hai, entrées au gouvernement, voient
leurs circonscriptions remises en jeu dans le Pas-de-Calais et les Yvelines. La
première parce que son suppléant Ludovic Loquet souhaite rester maire d’Ardres.
La seconde parce qu’elle a démissionné de son mandat afin d’empêcher son
suppléant Moussa Ouarouss, mis en examen pour trafic de drogue, de devenir
automatiquement député. Les partis d’opposition ont ici l’occasion de réduire
de deux places les rangs de la majorité. Nadia Hai avait en outre battu Benoît
Hamon sur son terrain en 2017. L’ancien candidat PS à la présidentielle, puis fondateur
de Génération.s, s’est depuis mis en retrait de la vie politique et n’a pas
fait savoir s’il entendait ou non être candidat. La circonscription en question
a néanmoins vu l’un de ses proches, Ali Rabeh, devenir maire de Trappes.
« La Réunion régresse, le social régresse
avec Emmanuel Macron »
Huguette Bello quitte elle aussi l’Assemblée. La députée élue en 1997
siégeait avec les communistes au sein du groupe de la Gauche démocrate et
républicaine (GDR). Elle est devenue maire de Saint-Paul de La Réunion,
deuxième commune de l’île avec plus de 104 000 habitants. Et son suppléant
Olivier Hoarau, a lui, été réélu maire du Port. Le siège à l’Assemblée est donc
vacant. C’est au final Karine Lebon qui se présentera pour le Parti de La
Réunion (PLR), fondé par Huguette Bello suite à sa rupture avec le Parti
communiste réunionnais, dans une circonscription où l’élue a obtenu plus de
50 % des suffrages dès le premier tour en 2012 et 2017. « C’est un
mandat extrêmement important et difficile dans le contexte que l’on connaît,
car nous ne sommes pas entendus à l’Assemblée nationale. On a une majorité qui
écrase. La Réunion régresse, le social régresse avec Emmanuel Macron », a
déclaré à France Info Huguette Bello au sujet de son ancien rôle de
parlementaire. Le groupe GDR, qui comptait 16 membres avec Huguette Bello, est
assuré de se maintenir quel que soit le résultat, le seuil minimal pour
constituer un groupe étant fixé à 15 députés.
Trois anciens ministres sont redevenus
députés
Au PS, Christophe Bouillon, maire de Barentin, voit lui aussi son suppléant
devenir premier magistrat d’une commune. Sa circonscription de Seine-Maritime
est ainsi concernée par une législative partielle. Tout comme celle de Luc
Carvounas dans le Val-de-Marne. Élu maire d’Alfortville, le socialiste ne peut
être remplacé à l’Assemblée par sa suppléante Sarah Taillebois, au motif que
celle-ci est élève fonctionnaire de l’ENA, situation qui l’empêche d’être
parlementaire. Deux sièges détenus par des élus LR sont aussi remis en jeu :
Éric Straumann, devenu maire de Colmar, dans le Haut-Rhin, ne peut transmettre
son mandat à sa suppléante Brigitte Klinkert, car elle a accepté d’entrer au
gouvernement en tant que ministre déléguée à l’Insertion. Dans le
Maine-et-Loire, Jean-Charles Taugourdeau, élu maire de Beaufort-en-Anjou, voit
lui aussi sa suppléante Élisabeth Marquet préférer son mandat de maire.
Trois anciens ministres sont enfin
redevenus députés : Brune Poirson, Christelle Dubos et Christophe Castaner, qui
brigue depuis la présidence du groupe LaREM à l’Assemblée nationale.
Aurélien Soucheyre
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire