A quelques
jours de la douloureuse commémoration de l’abominable crime commis par le feu
atomique nord-américain sur les villes de Hiroshima et Nagasaki au Japon les 6
et 9 août 1945, il est indispensable de sonner l’alerte.
Il est en
effet deux dangers encore plus grands que l’actuelle pandémie de coronavirus
qui sème déjà désordre et panique, souffrance et mort jusqu’à bousculer en
profondeur nos sociétés et nos manières de vivre. Le premier, est l’évolution
du réchauffement climatique. Le second est la menace d’une guerre nucléaire. Il
est d’ailleurs un lien trop caché entre crise environnementale et activités
militaires alors que celles-ci produisent 20% de la pollution mondiale.
Le danger est
encore aggravé dans ce monde si troublé, si titubant où concurrence et loi de
la jungle sont érigées en principes par un capitalisme financier mondialisé qui
fait feu de tout bois, au risque d’échapper à ses promoteurs. Et où
l’irresponsabilité –voire la folie– d’un dirigeant peut déclencher le feu
nucléaire ou l’utilisation d’armes chimiques ou bactériologiques.
Le chiffre
glaçant de 13 000 ogives nucléaires réparties sur la planète a de quoi faire
frémir en une période où les tensions politiques vont croissantes et où les
rivalités économiques peuvent dégénérer vers le pire : l’anéantissement de
notre commune humanité.
Les
vigilances doivent redoubler alors que les puissances détentrices de l’arme
nucléaire développent encore une nouvelle génération d’armes. Pire
encore : trente ans après la fin de la « guerre froide », le traité
sur l’interdiction des missiles à courte et moyenne portée a été déchiré par
les Etats-Unis et la Russie. Le traité dit « New-Start », qui limite
les missiles de longue portée, pourrait être jeté au feu l’an prochain.
Ces traités
sont pourtant d’une importance capitale pour progresser vers un monde
débarrassé des armes nucléaires. Un espoir existe encore avec le Traité sur
l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) voté à l’Organisation des Nations
unies en 2017. Seulement 38 États ont ratifié ce texte crucial qui permettrait
en vertu du droit international de rendre illégales les armes nucléaires. Le
gouvernement et le président français ne l’ont pas signé et encore moins fait ratifier.
Notre pays qui, il y a quelques mois, a lancé un nouveau sous-marin nucléaire
d’attaque, participe ainsi à cette aveugle course à la mort. Et le 12 juin
dernier, au large de la Bretagne, était testé dans un silence assourdissant un
nouveau missile M51.
On peut donc
organiser toutes les conventions citoyennes sur le climat et pérorer sans fin
sur l’écologie tout en créant « en même temps » les conditions d’une
catastrophe humaine et environnementale. C’est bien la sécurité du vivant, la
sécurité humaine qui est menacée. Il faudrait selon l’ONU quelques 100
milliards de dollars chaque année pour éradiquer la misère. On cherche de
l’argent pour un vaccin contre la Covid-19. Les dépenses pour cette course à
l’armement dépassent annuellement les 1 500 milliards d’euros. Chaque seconde
qui passe, ce sont 57 000 dollars qui sont dépensés pour ces engins de mort.
L’ensemble des contribuables français verse à cette sur-militarisation
8 999 euros par minute. En 2025, cette somme atteindra les 11 415
euros. Inouï ! Cet argent serait pourtant bien plus utile pour
l’hôpital, la santé, l’école et le travail pour les jeunes.
Seule la
mobilisation populaire peut pousser la France à ratifier le Traité sur le
désarmement nucléaire et exiger la réorientation des dépenses militaires vers
les services publics. Ce combat a totalement partie liée avec l’objectif d’un
monde plus sûr, plus juste et plus respectueux de la nature. Un puissant
mouvement pour la Paix est d’utilité publique.
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