Le tribunal de commerce de Grenoble va se prononcer aujourd’hui sur le sort
du groupe André après son dépôt de bilan. Le début sans doute d’une longue
liste de défaillances au cours des prochains mois. Mais, dans le cas en
question, la crise actuelle a bon dos. André, comme La Halle, Camaïeu, est
victime d’un autre mal pernicieux. Les fonds d’investissement. Il s’agit de
véritables vautours financiers. Ils sont plus de trois cents sur le territoire
national. Leur logique : acheter une entreprise en empruntant d’autant plus
facilement que les taux d’intérêt, sont bas, presser le citron pour servir aux
actionnaires un rendement de 15 à 20 % et revendre avec une belle
plus-value. Le ministère de l’Économie est au fait de ces pratiques, comme le
sont les institutions financières.
Il est vrai cependant que nombre d’entreprises vont être réellement
frappées par la crise. On a compris quelle était la réponse du gouvernement et
du patronat, avec les contrats de performance. Amener les salariés à accepter
de travailler plus et de baisser leur salaire pour sauver les emplois. Cela, en
mettant aux syndicats le marché en main. Dans l’entreprise Smart en Moselle,
les salariés avaient accepté. Aujourd’hui, le groupe allemand Daimler arrête la
production.
Dans un récent sondage publié par le Figaro, plus de la moitié des sondés
expriment une forte méfiance à ce propos. Allez savoir pourquoi, ils craignent
que les entreprises ne voient là une aubaine pour revenir sur les acquis
sociaux. Plus clairement encore, ils rejettent toute augmentation du temps de
travail.
On ne saurait pour autant nier la gravité
de la situation. Bruno Le Maire fait grand cas du plan de relance de cent milliards
annoncé. Mais avec quels critères, quelle transparence… quels dividendes ? Tout
cela doit être mis sur la table. La reprise espérée d’une économie réorientée
vers des productions utiles et durables est à ce prix. Elle ne peut se faire
sans démocratie et sans que les salariés eux-mêmes se mêlent de la gestion des
entreprises comme de leurs finalités.
Par Maurice Ulrich
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