Emmanuel Macron a eu beau jeu de se féliciter, dimanche soir, de la
capacité de l’hôpital à faire face au coronavirus. Ce défi n’a été relevé qu’au
prix d’un dévouement aux frontières du sacrifice pour les personnels, tandis
que le système D et la solidarité citoyenne ont permis de surmonter les
pénuries de lits, de blouses, de masques, de médicaments, de tests, etc.
L’épisode a surtout révélé l’incroyable affaissement de l’hôpital public que
des années de disette budgétaire ont entraîné. Voilà le bilan que le Ségur de
la santé serait bien inspiré de tirer de la crise.
Pour les solutions, on peut faire
confiance aux soignants plus qu’aux managers : leur réussite sur le front
sanitaire fait d’eux les experts incontestables de l’hôpital de demain. Quant
aux moyens, le chef de l’État a encore prouvé, mardi, que rien n’est
impossible : 200 millions d’euros seront injectés dans la production
française de médicaments, a-t-il promis chez Sanofi. Si on songe au
1,5 milliard d’euros de crédit d’impôt recherche alloués parallèlement à
la multinationale en dix ans, tandis qu’elle supprimait 2 500 postes dans
la recherche-développement en France, on se dit que les marges existent pour
renflouer l’hôpital. Encore un peu de volonté, M. le président.
Par Sébastien Crépel
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire