vendredi 19 juin 2020

« DÉTERMINÉS », L’ÉDITORIAL DE MAURICE ULRICH DANS L’HUMANITÉ DE CE JOUR !



 À moins de dix jours du deuxième tour des élections municipales, on peut retenir du paysage politique un premier enseignement. La majorité est très loin de ses appétits affichés après l’élection d’Emmanuel Macron et de l’Assemblée. Les cadres dynamiques de la start-up nation n’allaient faire qu’une bouchée de l’ancien monde. Ils ne peuvent plus compter pour faire bonne figure que sur la bataille du Havre avec Édouard Philippe à la proue. Raison pour laquelle Paris Match, cette semaine, lui consacre, rien de moins que huit pages et sa une avec le poids des mots et le choc des photos. Quand on aime on ne compte pas, mais cela prouve que rien n’est joué.

Plus largement, on a le sentiment que, pour LaREM, ce qui se passe, est un retour du refoulé. Dans plus de la moitié des villes en jeu, ses équipes du premier tour ont fusionné avec la droite et, dans moins d’un quart, avec la gauche. Le sauve-qui-peut révèle sa véritable nature, quand bien même elle ne faisait plus mystère avec ses choix politiques aussi bien en ce qui concerne l’ISF que la réforme du code du travail ou celle des retraites, remisée provisoirement mais toujours au menu.

L’autre enseignement, c’est que la droite et la gauche existent toujours dans le pays. L’action des élus locaux est souvent reconnue, parfois au-delà des étiquettes politiques. Mais, dans cette période de crise, c’est dans les villes de gauche, dont celles dirigées par des communistes, que l’engagement citoyen pour faire face a été le plus déterminé, le plus audacieux, rendu possible par un choix du service public, du bien public. Ainsi, c’est avec les équipes de gauche que les Verts ont fusionné dans neuf cas sur dix. Ce qui rend d’ailleurs bizarre le titre du dernier numéro du Monde, qui voit « LaREM et LR alliés face à la vague verte ». Sans doute un problème de daltonisme. Passons. L’essentiel, c’est que, dans la plupart des grandes villes, les citoyens vont avoir la possibilité d’élire des équipes de gauche et écologistes, prêtes à s’engager dans de nouvelles étapes sociales et environnementales. De quoi changer la ville et déjà un peu la vie.

Par Maurice Ulrich

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