Dans la palette de la gauche, le vert pèse
également de plus en plus et n’est pas pour rien dans l’embellie électorale qui
pointe. Certes, une hirondelle ne fait pas le printemps et il se peut que ces
espoirs de victoires s’évaporent le 28 juin. Le poids des abstentionnistes
du premier tour pour cause de Covid rendant tous les pronostics incertains
En d’autres temps, on en entendrait parler matin, midi et soir. Les
élections municipales pourraient paradoxalement accoucher de résultats inédits
pour la gauche, alors que celle-ci se cherche un avenir. Les trois plus grandes
villes du pays, Paris, Lyon et Marseille qui attirent beaucoup de regards
médiatiques, pourraient, pour la première fois de l’histoire, être toutes
dirigées à gauche.
La chose est d’ailleurs prise très au sérieux par les droites locales. À
Marseille, on annonce les flammes et les black blocs sur la Canebière d’une
ville, aux mains de « l’extrême gauche », plongée dans « l’hiver
sibérien ». Une certaine presse lyonnaise promet, pour sa part, rien de
moins que les kolkhozes sur la place Bellecour ! Anne Hidalgo étant aux
manettes depuis une vingtaine d’années à Paris, difficile de la faire passer
pour une pasionaria bolchevique assoiffée de sang bourgeois. Ses adversaires la
décrivent cependant volontiers « otage » des communistes. Si
l’on en croit les résultats du premier tour, ces derniers risquent de continuer
à hanter les cauchemars de la droite dans ce qu’il était convenu d’appeler
les « banlieues rouges ». Dans chaque grande zone urbaine, des
municipalités continuent de « rougir » et certaines villes emblématiques autour
de la capitale comme Villejuif, Bobigny ou Bagnolet pourraient même retrouver
les couleurs du drapeau révolutionnaire.
Dans la palette de la gauche, le vert pèse
également de plus en plus et n’est pas pour rien dans l’embellie électorale qui
pointe. Certes, une hirondelle ne fait pas le printemps et il se peut que ces
espoirs de victoires s’évaporent le 28 juin. Le poids des abstentionnistes
du premier tour pour cause de Covid rendant tous les pronostics incertains.
Mais les simples faits que les métropoles, épicentre du projet libéral, ne
soient pas livrées à ses plus ardents promoteurs et que les villes populaires
conservent un rôle éminent dans la résistance à la loi du marché constituent
des signes encourageants pour l’avenir. Si l’hypothèse se concrétise, resterait
à une gauche qui n’est pas exempte d’ambiguïtés sur ses velléités
transformatrices à se saisir de ces leviers de pouvoir pour contribuer à
inverser le cours des choses.
Par Cédric Clérin
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