Évidemment, une large majorité de policiers fait parfaitement son travail.
Mais ce n’est pas pour ça qu’il faut sous-estimer les dégâts causés par une
minorité. On le sait, les conséquences de telles attitudes sont dramatiques.
Les quatre jeunes de Vitry vivaient là leur premier contrôle. Dans un terrible
renversement de valeurs, ces gamins ont vu des fonctionnaires censés défendre
la loi se faire les complices de l’injustice. Une attitude que connaissent
nombre d’habitants des quartiers populaires, et dont on sait combien elle brise
la confiance dans les institutions, fragilise l’État de droit et défait la
République.
Face à cet état des lieux inquiétant, le
gouvernement a, jusqu’ici, privilégié la mansuétude, soucieux de ne pas
froisser un corps de fonctionnaires sur-sollicités pour contenir la colère
sociale. L’affaire Floyd – et l’émoi qu’elle suscite, notamment chez les
jeunes – l’oblige à composer. Christophe Castaner promet la « tolérance
zéro » pour le racisme et une suspension « systématique » à
chaque soupçon avéré en la matière. C’est un début. Mais c’est surtout sur la
suite qu’il est attendu. Formation des policiers, réforme de l’IGPN, police de
proximité… Face à un racisme systémique, la seule issue est de bousculer les
fondements de l’institution. Il y a urgence.
Par Laurent Mouloud
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