Avant la presse, oubliant l'histoire, désignait le 1er mai comme
la Fête du travail alors qu'il s'agit de la Journée internationale des
travailleur.euse.s. Pour certains, l'idée qu'il pouvait s'agir d'un gros mot
pointait ses oreilles. Mais c'est un joli mot travailleur.euse. D'ailleurs je
suis fier d'être un travailleur de la santé en tant que médecin. Le terme
salarié.e nous réduit à la rémunération du travail, alors que notre travail ne
se limite pas à cela. Nos activités, qu'elles soient rémunérées ou non,
participent au fait que nous puissions vivre ensemble en société car le modèle
ne peut être l'autarcie de l'ermite.
La crise due au coronavirus semble avoir fait découvrir à
certains - au moins dans les discours - qu'un certain nombre de
travailleur.euse.s qui constituaient pour eux des coûts avec des charges qu'il
fallait réduire, leur étaient indispensables au quotidien. Cela met en lumière
ce qu'est la valeur du travail. Certaines tâches sont plus utiles que d'autres,
il faut donc d'elles retrouvent leur vraie valeur dans notre société. Qui dit
valeur renvoie à une hiérarchie. Alors qui est plus utile dans la période ? Le
banquier spécialiste de l'évasion fiscale ou bien la caissière de supermarché,
l'infirmière ou le consultant missionné pour restructurer l'hôpital.
Aujourd'hui la réponse semble claire et il ne faudra pas l'oublier.
A l'hôpital, dans les EHPAD, dans les établissements accueillant
des handicapés et plus généralement dans tout le secteur médicosocial, nous
avons besoin de travailleur.euse.s qualifiées car l'essentiel de l'activité
repose sur le travail de femmes et d'hommes qui doivent s'occuper d'autres
femmes et d'autres hommes qui ont besoin d'eux.
Pour ce 1er mai, encore plus que les autres années,
nous manifestons pour réclamer des effectifs supplémentaires pour et de
meilleurs salaires pour pouvoir mieux travailler, donc pouvoir mieux vivre.
Dr
Christophe Prudhomme
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