mercredi 27 mai 2020

« Ségur », le billet d'humeur de Christophe Prudhomme



 Nous avons eu droit lundi à une présentation par Edouard Philippe qui nous a expliqué que la loi « Ma santé 2022 » était sa feuille de route et qu’il fallait accélérer sa mise en œuvre pour réorganiser le système de santé. Mauvais départ, car un des objectifs de cette loi est de transformer 300 hôpitaux de proximité en EHPAD en fermant les services d’urgences, les blocs opératoires et les dernières maternités qui ont échappé aux restructurations précédentes.


Ensuite le ministre qui, quand il était député, a refusé d’augmenter le budget des hôpitaux pour 2020 nous a présenté la comtesse Nicole Notat qui allait être la maîtresse de cérémonie de son fameux « Ségur de la santé ». Mais quelle mouche a piqué Emmanuel Macron pour anoblir cette dame et nous l’imposer pour organiser les débats. Comme ce ne peut être pour sa connaissance du dossier, c’est donc sur un critère politique. Il s’agit alors d’une véritable provocation, au regard de son parcours, notamment lors du mouvement social de 1995, d’avoir fait ce choix pour négocier dans un secteur où la CGT est de loin le premier syndicat et où la CFDT est passée aux dernières élections professionnelles en troisième position.



Ce mauvais début a galvanisé les personnels lors de ce deuxième mardi de la colère avec des rassemblements dans et devant de très nombreux établissements, qui ont rassemblé beaucoup d’agents et de citoyens venus les soutenir. Je ne peux pas tous les citer mais j’adresse un bravo particulier aux personnels de l’hôpital gériatrique Charles Foix à Ivry qui après s’être décorés de médailles, les ont décrochées et jetées dans une urne pour ensuite les brûler. Voilà une bonne réponse très imagée pour le gouvernement qui ne pourra continuer à égrener des promesses non chiffrées, sans éléments concrets pour répondre aux revendications très précises portées depuis un an.

L’impatience se mélange à la colère et mardi prochain (ou dès jeudi dans certains établissements), nous encore plus nombreux à manifester dans encore plus d’hôpitaux. Et pour ceux qui le peuvent, prévoyez déjà de poser un jour de RTT pour venir nous soutenir lors de la journée nationale d’action du 16 juin.

Dr Christophe Prudhomme

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