Au début des années 1930, le New Deal, lancé par Roosevelt, qui a sorti les
États-Unis de la Grande Dépression et redonné du travail aux Américains, a été
soutenu par une taxation à 90 % des plus hauts revenus. Ce que rappelait
d’ailleurs, dans un entretien au Journal du dimanche, le prix Nobel
d’économie Esther Duflo, qui déclarait en même temps : « Selon moi,
l’ISF n’aurait pas dû être supprimé, dans un contexte d’augmentation mondiale
des inégalités. S’il y a une possibilité de le rétablir, faisons-le. » Elle
n’est pas la seule, bien sûr, mais ça mérite d’être dit. Car, on a bien
compris, ce n’est pas des impôts en général qu’il s’agit, comme pour Gérald
Darmanin quand il déclarait, dimanche : « Augmenter les impôts, ce
serait décourager le travail et l’activité économique. »
En fait, un spectre hante certaines rédactions, pas seulement au Figaro, et
les allées du pouvoir. C’est la nécessité redoutée d’une véritable politique
sociale comme outil de la relance. Sans doute Emmanuel Macron et le
gouvernement sont-ils amenés à des concessions qu’ils vont tenter de mesurer au
plus juste. Mais il n’est pas question de primes, de médailles et de quelques
paroles vertes pour accompagner la stratégie des grands groupes de
l’automobile.
Le défi d’aujourd’hui,
pour la France comme pour l’Europe, où les 500 milliards dont on parle tant ne
peuvent pas faire illusion tant que la même politique est maintenue, c’est
celui du progrès social et écologique. Cela passe par l’augmentation des
salaires, la réduction du temps de travail, la démocratie dans les entreprises,
de nouvelles manières de produire qui s’affranchissent de la quête du profit.
Aujourd’hui, le secteur qui repart le plus vite, c’est celui du luxe ! Changer,
c’est l’exigence à faire grandir, pour la justice et parce que, sans cela, il
n’y aura pas de sortie de crise.
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