La pandémie a agi comme un miroir grossissant des inégalités de genre. Et
si l’on n’y prend pas garde, ces fractures pourraient se creuser. Les crises
servent toujours d’excuses pour rabougrir les droits et les timides avancées en
matière d’égalité femmes-hommes. Ainsi, la Commission européenne envisage de
mettre entre parenthèses les mesures « contraignantes et
d’équité » salariale prévues pour cet automne. La secrétaire d’État
Marlène Schiappa vient de présenter 15 propositions pour revaloriser, dit-on,
les métiers féminisés. Inaudibles, inconsistantes… Les héroïnes du quotidien se
moquent des palabres ; elles veulent des actes forts.
Alors, parlons moyens.
Parlons des millions de crédits d’impôts- recherche octroyés à Sanofi sans
conditions ni contreparties, à l’heure où la direction annonce qu’un futur
vaccin contre le Covid-19 serait prioritairement réservé aux États-Unis.
Parlons de ces 3,9 milliards d’euros de dividendes distribués par la
multinationale française pharmaceutique aux actionnaires, alors que les primes
promises aux premières de corvée seront renvoyées aux calendes grecques. Dans
le monde d’aujourd’hui, l’intérêt général commande de socialiser les profits et
de conjuguer la redistribution des richesses au féminin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire