Le
comédien et humoriste Guy Bedos est décédé à l'âge de 85 ans, a annoncé
son fils Nicolas sur les réseaux sociaux. L’humoriste impertinent s’était
confié le temps d’un documentaire. Une pépite de sincérité qui lui avait permis
de revenir sur ses années de bonheur comme sur celles marquées par la douleur.
Fin 2013 et à quatre-vingts ans, il a dit au revoir, pour la Der des ders
au music-hall. Pour Guy Bedos, c’est l’heure d’un bilan, à l’aube de sa retraite
de scène, sur ses cinquante années de carrière. C’est aussi fin 2013 qu’il
se rend à Alger, sa ville natale, pour donner une unique représentation et
retrouver ses terres qu’il n’avait pas foulées depuis vingt-cinq ans. Mireille
Dumas l’avait suivi pour son documentaire le Passé retrouvé, où il conduit son
fils Nicolas, alors âgé de huit ans, sur la tombe de son père qu’il n’a
quasiment jamais connu. Étonnamment, on apprend, ou, pour d’autres, on
redécouvre, certains traits de la vie de Guy Bedos.
Un besoin irrésistible
de plaire et d’être aimé
Mireille Dumas dresse le portrait de ce
franc-tireur usant à l’envi, sur scène, de sa bouche en cul-de-poule pour
séduire ces dames. Il a si envie d’être aimé, dira sa fille Victoria. De plaire
aux femmes à défaut d’avoir plu à la première de sa vie : sa mère. Devant la
journaliste, il évoque, les dents serrées, comment il s’est construit en
opposition à cette femme profondément raciste. « J’ai été étonné de la manière
dont il parle de cette violence dans laquelle il a grandi. Pour la première
fois, je crois, il se définit comme un enfant battu », nous confie la
journaliste. Pendant une heure cinquante, Mireille Dumas retrace le parcours de
l’humoriste.
De son duo sur scène, comme à la ville, avec Sophie Daumier, à ses
sketchs sur sa relation avec ses enfants, en passant par sa rencontre avec son
épouse Joe qu’il met en scène, sa carrière et sa vie personnelle apparaissent
« étroitement mêlées, entre fiction et réalité », observe Mireille Dumas. Bien
heureusement, la journaliste ne fait pas l’impasse sur la facette politique de
Guy Bedos, sur ses années Giscard, où l’homme fut blacklisté, « à cause » de
ses revues de presse irrévérencieuses. Jusqu’en 1981 où, d’humoriste politique,
il devient humoriste gouvernemental, ironise-t-il. Guy Bedos est loin d’avoir
perdu de son regard lucide.
Audrey Loussouarn
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