À l’heure où un bon tiers de la France classé « rouge » vit encore partiellement
confiné, rappelons que l’un des critères pour retrouver une existence normale,
outre le ralentissement de la circulation du virus, est la baisse de la tension
dans les hôpitaux. En d’autres termes, le manque de lits a été un facteur
aggravant de la crise sanitaire, au même titre que la pénurie de masques et de
tests, entraînant l’allongement des mesures de restriction dont on n’a pas fini
de payer les ravages sociaux, psychologiques, scolaires, économiques et même
médicaux avec les autres pathologies délaissées. Un chiffre : 100 000 personnes
ont été hospitalisées depuis le début de l’épidémie en France. Soit
sensiblement le nombre de lits supprimés en vingt ans.
Les mêmes qui ont laissé
couler l’hôpital nous prient aujourd’hui de croire qu’ils ont changé. Mais
comment ferait-on confiance à ceux qui ont menti sur les masques et qui
continuent en niant toute « rupture » d’approvisionnement ? Derrière les grands
mots, les recettes de charlatans sont recyclées : la question cruciale d’une
autre répartition des richesses par l’impôt est escamotée au profit de
cache-misère comme le « don de congés » ou la remise d’une breloque aux
soignants, le chantier de la démolition des 35 heures est rouvert. De ce
côté, rien de neuf ne surgira du Ségur, mais contre cette politique, une
étincelle peut se produire. Ce n’est pas une concertation qui commence, c’est
un rapport de forces qui se poursuit. Et il penche nettement du côté des
personnels, car ils ont, par leurs efforts et leur sacrifice, gagné le soutien
de tout le pays. En eux, on a envie de croire.
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