Le
mouvement dans les EHPAD date maintenant d’il y a deux ans et nous sommes
toujours en attente de réponses à nos revendications. Le ministre de la Santé
vient d’annoncer la création d’une 5e branche pour la prise en charge de la perte
d’autonomie. C’est une annonce qui peut être considérée comme intéressante,
mais deux questions nécessitent des réponses : d’une part, pourquoi une 5e
branche et avec quel financement alors que ce besoin pourrait être pris en
charge par la branche maladie ; d’autre part, un financement pour payer quoi.
A cette
deuxième question, il est clair que si c’est pour financer le secteur privé à
but lucratif, dont les groupes Korian et Orpéa, la réponse est non. Au regard
du comportement de ces groupes depuis leur création et à la lumière de la
manière dont ils ont géré la crise du coronavirus, il n’est pas question
d’abonder les dividendes de leurs actionnaires. La question qui se pose
aujourd’hui est de supprimer tout financement par les cotisations sociales et
les fonds publics de ces requins qui surfent sur le marché du vieillissement,
qu’ils appellent d’ailleurs « l’or gris ». Il est urgent de revendiquer la fin
du secteur privé à but lucratif dans le domaine de la santé et en l’occurrence
de la prise en charge de la perte d’autonomie.
En ce qui
concerne, la création d’une nouvelle branche, il faut être vigilant car
l’objectif caché est de sortir cette branche du financement par les cotisations
sociales. Il faut se rappeler qu’à la création de la Sécurité sociale, les
branches n’existaient pas et on parlait de prestations maladie, retraite,
famille et accident du travail/maladies professionnelles. L’autonomisation en
branches a pour but de ne plus équilibrer le financement entre les différentes
prestations. Nous connaissons la musique avec la présentation de déficits
sciemment créés par une baisse des cotisations pour imposer ensuite des plans
d’économie et une diminution des prestations.
Il ne
faut donc pas se féliciter trop vite. Une porte est ouverte, mettons le pied
dedans et avançons nos revendications pour une Sécurité sociale unique, prenant
en charge l’ensemble des besoins des assurés de la naissance à la mort, et pour
un service public de santé débarrassé du secteur privé à but lucratif.
Dr
Christophe Prudhomme
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