Édouard
Philippe a annoncé que dorénavant les
départements seront d’une couleur rouge ou verte, selon le nombre de cas du
Covid-19 et de la situation dans laquelle se trouve l’hôpital public. À n’en
pas douter les départements de l’Est et ceux de l’Île-de France, et quelques
autres seront dans le rouge. Je ne conteste pas le fait que ces départements
doivent faire l’objet d’une attention particulière, à condition que tout soit
mis sur la table.
La gravité de l’épidémie en Seine-Saint-Denis, c’est d’abord
le prix de la pauvreté, c’est le prix des inégalités à tous les niveaux,
avec ses répercussions sur la santé
publique. Les citoyens de l’ombre hier, devenus aujourd’hui, des héros, sont
en première ligne pour maintenir la France debout. Personnels soignants,
éboueurs, caissières, agents de nettoyage, livreurs, salariés du public et du
privé.
Nombre d’entre eux se retrouvent dans le métro, les bus et le tramway en
Seine-Saint-Denis, pour faire fonctionner la société. Moins de médecins, moins
d’hôpitaux, moins de lits de réanimation, tel est le lot de la
Seine-Saint-Denis. Elle compte 42 lits d’hôpitaux pour 10 000 habitants
contre 77 pour 10 000 habitants à Paris. Faire en sorte, dans ce
département, comme ailleurs, que l’épidémie soit maîtrisée et recule. Cent fois
oui !
Mais à condition, que ce département ne soit pas une fois de plus
montré du doigt et stigmatisé. Plus généralement, attention au risque de couper
la France en deux, entre l’Est et l’Ouest, à l’image du Nord et du Sud, il y a
80 ans. La liberté n’a pas de frontières ! Encore moins dans le même
pays ! Et puis, combien de temps faudra-t-il encore attendre pour qu’un
plan de rattrapage sur les questions de santé voie enfin le jour en
Seine-Saint-Denis ? Cela vaut tout autant pour l’éducation, le logement,
l’économie et les services publics.
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