Pas une goutte depuis le 21 janvier. Un mois
entier sans pluie, des températures supérieures de trois à quatre degrés à la
normale. On peut se réjouir de déjeuner au soleil en plein mois de février,
mais nous sommes bel et bien face à une logique de catastrophes annoncées. Le
dernier été, les incendies de forêts ont ravagé plus de 66 000 hectares en
France, près de 800 000 en Europe. En Gironde, le spectacle dantesque des grands
arbres s’enflammant comme des allumettes a laissé place à la terre brûlée sur
plus de 33 000 hectares, mais le feu couve sous les cendres, en
raison de la présence de lignite, le charbon naturel fossile, dans le sous-sol.
L’hiver 2021-2022 avait déjà été déficient en eau. Moins 20 % en moyenne,
avec des pics de 50 à 80 % dans le Sud.
L’hiver que nous vivons sera pire, avec des risques de
méga-incendies redoublés à venir et pas seulement dans le Midi. L’été dernier,
la forêt a brûlé aussi en Bretagne, dans les monts d’Arrée. Il n’y a pas que le
feu. Les forêts ont trop chaud, les arbres ont soif, les parasites y pullulent.
Les crises hydriques majeures sont devant nous. Le mode actuel de gestion de
l’eau ne peut que les aggraver. Dans les Deux-Sèvres, les mégabassines, ces
énormes réserves d’eau, ne servent qu’à 6 % des agriculteurs. En résumé,
avec elles, il s’agit de la captation et de la concentration de la ressource au
profit de l’agriculture intensive, du maïs particulièrement, essentiellement
destiné à l’alimentation du bétail. On en annonce une centaine dans les années
à venir.
Le 25 janvier, le ministre de la Transition
écologique, Christophe Béchu, a bien dévoilé un plan national pour l’eau. Il
aurait l’ambition, si l’on peut dire, de réduire de 10 % les prélèvements
dans les sous-sols, et de conseiller les Français pour leur consommation. Pipi
sous la douche. « Il faut s’habituer à la fin de l’abondance y compris pour l’eau », a déjà
déclaré Emmanuel Macron. En attendant, la France attend deux Canadair de plus
pour renforcer sa flotte de douze. Pour les spécialistes, c’est très loin du
compte. Faute de prévenir les incendies, on n’arrivera même pas à les éteindre.
Sauf à faire pipi sur le feu…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire