Merci, merci aux grévistes et aux millions de
manifestants qui, depuis un mois, défilent dans les rues. Sans relâche et
combatifs, pleinement convaincus du bien-fondé de leur opposition à une réforme
des retraites dont on ne se lassera pas d’écrire qu’elle n’a jamais reçu
d’avals citoyen et politique. N’en déplaise au chef de l’État et à ses
lieutenants, leur projet est injuste et injustifiable. Les (faux) arguments
avancés par la Macronie ont été démontés un par un. Le président du Conseil
d’orientation des retraites (COR) l’a redit devant le Sénat, qui examinera
tout prochainement le texte : « Les dépenses de retraites ne dérapent pas. » Tout conforte l’intersyndicale qui tient le haut
du pavé et fait la démonstration d’une grande intelligence, malgré les attaques
et les tentatives de divisions. L’opinion publique, l’écrasante majorité des
actifs la soutiennent. Elle a déjà gagné la bataille des consciences.
Un point pour le mouvement social. Un zéro pointé pour
ce gouvernement inféodé à la finance qui veut faire main basse sur le système
solidaire des retraites. C’est pourquoi les porte-flingues de la minorité
présidentielle s’obstinent, au point de perdre toute crédibilité. On ne peut
avoir raison contre une majorité nette de Françaises et de Français, de salariés
du public et du privé, sauf à vouloir changer le peuple, pour paraphraser
Bertolt Brecht. C’est impossible, et le gouvernement le sait. Il se livre à un
exercice aussi pathétique que dangereux en caressant la droite et l’extrême
droite dans l’Hémicycle. À ce jeu-là, il sort déjà perdant.
Aux antipodes de ces basses œuvres, la lame de fond
populaire que nous vivons donne une leçon de civisme à ce pouvoir. Elle est
parvenue à replacer au cœur de l’espace public le débat politique. Que cette
lutte fait du bien ! C’est pourquoi
elle n’est pas près de dire son dernier mot. Aujourd’hui encore, elle défile dans
les villes. Rien ne semble entamer la détermination des manifestants et ce, quelle que soit l’issue de la confrontation. C’est la grande leçon que devrait en tirer l’exécutif.
Il n’est pas trop tard pour en sortir par le haut. En politique, le courage
commande parfois de renoncer.
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