Il y a bien quelque chose de pourri au royaume de
Macron. La contre-réforme des retraites, qui sera dévoilée par Élisabeth Borne
demain, en est l’illustration la plus inquiétante en tant que genre. Voilà des
semaines que l’exécutif disserte autour de ce texte majeur du second
quinquennat du président et toute la Macronie continue de vanter les mérites
d’une « concertation » inventée
de toutes pièces. Dans le JDD, Gabriel Attal, le ministre des
Comptes publics, a même le toupet de déclarer que « les mois écoulés ont permis de donner toute sa place à la concertation pour avancer » et que le gouvernement aurait « eu tort de l’enjamber ». On croit rêver. Contre l’avis de tous les syndicats
(CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa), ce qui constitue une sorte d’exploit,
Emmanuel Macron a bel et bien tranché sur ce que sa première ministre annoncera : report de
l’âge de départ, avec une accélération de l’allongement de la durée de cotisation. Un
projet de loi scélérat. Et une véritable provocation pour une grande majorité
de nos concitoyens.
Un peu plus de cinq années de mépris envers tous les
corps intermédiaires et de guerre contre les syndicats, toujours considérés par
Jupiter comme de simples instruments utilisables au gré des circonstances, se
soldent même par une grossière manœuvre de basse politique. L’affaire semble en
effet conclue entre le gouvernement et le patron de LR, Éric Ciotti, qui
affirme que son parti acceptera probablement le texte. « Je souhaite voter une réforme juste », assure
le président des Républicains dans le JDD. Un accord sans surprise
entre libéraux : à droite toute ! La perspective d’un nouveau 49.3 serait ainsi éloignée. Mais le coup de force aura bel et bien lieu,
puisque Élisabeth Borne envisage d’ajouter un alinéa au projet de loi rectificatif de la Sécurité sociale…
Conjugué aux inquiétudes sur le niveau de vie et le
creusement des inégalités, le « travailler plus longtemps » d’Emmanuel Macron sera-t-il le détonateur d’un mouvement social d’ampleur ? Tous les
responsables syndicaux se rencontreront mardi soir, après le discours de la
première ministre. Le gouvernement mise sur la crise du pouvoir d’achat comme
repoussoir aux envies de grève. Un pari risqué que seul déjouera un
puissant front syndical et citoyen.
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