« Qui aurait pu prédire la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été en France ? » La petite phrase d’Emmanuel Macron, aux relents
d’ignorance feinte, n’en finit plus de désoler les scientifiques. Elle est si
révélatrice. Ces quelques mots dans un discours des vœux – relu et enregistré –
témoignent du mépris de ces responsables politiques qui refusent, année après
année, de prendre la mesure du dérèglement climatique. Et, surtout, des
transformations économiques et sociales qu’il impose. Malgré trente ans de
rapports du Giec, le président de la République ose encore jouer la carte du « on ne savait pas ». Une fausse naïveté qui dédouane par avance. Et
justifie l’inaction. De fait, en 2022, la France n’a quasiment pas réduit ses
émissions de gaz à effet de serre, moteur pourtant du réchauffement de la
planète.
Heureusement, d’autres refusent cette capitulation par
avance. Comme nous le montrons dans ces pages, certaines municipalités
relèvent, à leur échelle, le défi climatique. Cette démarche d’aménagement des
cours d’école, entreprise par la mairie de Villejuif, n’a rien d’anecdotique. Elle
est exemplaire. La végétalisation de ces îlots de chaleur, intenables par temps
de canicule, aura des effets très concrets. Sur le lieu lui-même, mieux adapté
aux contraintes des fortes chaleurs. Mais aussi sur les esprits des générations
futures et leur indispensable sensibilisation aux enjeux environnementaux. Ces
travaux ont aussi été l’occasion de repenser une répartition plus égalitaire
entre filles et garçons de ces cours de récréation. Et de montrer que la
transition écologique ouvre des perspectives de transformation sociale et
sociétale insoupçonnées.
Les leçons de cette initiative sont multiples. Il est
désormais de la responsabilité du chef de l’État de leur donner un cadre
collectif. Et de ne plus se contenter d’applaudir cette politique des « petits
gestes » qui renvoie
trop facilement à une
responsabilité individuelle sans lendemain. À Villejuif, les enfants cultivent leur envie de
changer le monde. Et apprennent à se défier des discours de renoncement. Faisons le vœu –
pieux – qu’il en ira de même pour Emmanuel Macron en 2023.
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