Pieds et mains enchaînés, l’avocat franco-palestinien
a été présenté mardi devant un tribunal israélien qui le maintient en détention
jusqu’au 1er janvier. Face aux pressions et à la mobilisation, Tel-Aviv
n’a pas osé prononcer son expulsion.
Au mépris de toutes les lois internationales et des droits humains, la « justice » israélienne a décidé de maintenir en prison Salah Hamouri. Deux audiences se sont déroulées mardi, dans l’enceinte de la prison de Givon, à Ramleh. L’une pour examiner le recours déposé contre la suspension de son permis de résident de Jérusalem, la seconde pour examiner l’ordre de déportation émis par le ministère de l’Intérieur.
Salah Hamouri et ses représentants légaux, y compris
l’avocat Lea Tsemel, l’avocat Mahmoud Hassan et le centre HaMoked pour la
défense de l’individu, étaient présents, ainsi qu’un représentant du consulat
général de France à Tel-Aviv. Pendant tout ce temps, Salah Hamouri a été
présenté avec deux paires de menottes métalliques aux mains et aux pieds, une
chaîne reliant les deux. En détention administrative depuis le mois de mars,
l’avocat franco-palestinien ne l’est plus depuis dimanche minuit. Ce qui n’a
pas empêché les autorités israéliennes de le garder enfermé depuis lors.
Les deux parties ont présenté leurs arguments oraux
mais, à la fin de la session, le tribunal n’a pas rendu de décision sur
l’expulsion. Les « juges » ont d’abord pris
acte que le statut de résident
permanent à Jérusalem du
Palestinien Salah Hamouri avait été révoqué par le ministère de l’Intérieur. Mais,
comme l’avocat possède un passeport émis par la République française, il lui est normalement possible,
comme n’importe quel ressortissant français, de séjourner en Israël. Encore
faut-il remarquer que, si Israël occupe Jérusalem-Est depuis 1967 et l’a
annexée quelques années plus tard, elle reste territoire palestinien au regard
du droit international. Donc, ces « juges » ont décidé que le Français Salah Hamouri ne devait pas rester dans leur pays, mais sans oser
prononcer son expulsion. En conséquence de quoi ils ont choisi de le maintenir enfermé à la prison d’Hadarim, estimant qu’il se trouve en toute illégalité
sur le territoire israélien et que, de plus, il est toujours catégorisé comme « sagav », désignation
israélienne pour un détenu de haute sécurité.
« Nous avons demandé que Salah soit libéré et qu’il reste à Jérusalem-Est, voire en Cisjordanie, avec
des garanties qu’il répondra à toute convocation concernant et sa révocation
de résidence et son expulsion, ce qui permettrait qu’il ne reste pas en prison », a expliqué à l’Humanité, sans
grand optimisme, Mahmoud Hassan, l’un des défenseurs de Salah Hamouri. Ce
dernier a redit son refus d’être déporté.
Le tribunal a prévu une audience de révision
judiciaire concernant sa détention le 1er janvier, où il examinera les
mises à jour concernant sa révocation de résidence. Interrogé lundi matin
par l’Humanité, le ministère français des Affaires étrangères
a répondu tard dans la soirée : « Nous avons signifié de la manière la plus claire notre position aux autorités israéliennes : Salah Hamouri ne doit pas être expulsé. » Il est clair que, sous la pression, Israël
tergiverse mais n’abdique pas. Pas encore. À l’évidence, seule la mobilisation
forcera Tel-Aviv à cesser son harcèlement contre Salah Hamouri et sa famille.
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