Il serait incongru de parler d’« espoir », alors que
l’Ukraine vient de subir une cascade de bombardements et qu’un tir de missile
tombé en Pologne a failli embraser toute l’Europe. Mais reconnaissons, tout de
même, que le sommet du G20, qui s’est achevé mardi à Bali, représente une
petite lueur vers un possible règlement politique de la guerre engagée par
Vladimir Poutine. Jamais, depuis l’invasion russe le 24 février, il
n’avait été autant question de pourparlers et des conditions nécessaires pour
qu’ils adviennent. Évidemment, le communiqué final des principales puissances
de la planète reste minimaliste. Mais la volonté de préparer la paix, plutôt
que d’entretenir la guerre, a dominé les débats. Un chemin diplomatique a
commencé à être esquissé. Et il serait bon de l’arpenter avec tenacité, sans
jamais le perdre de vue.
Personne n’en doute, la route vers des négociations
sera longue. Mais elle le sera d’autant plus si la communauté internationale
laisse les armes seules arbitrer ce conflit. Et les belligérants définir seuls
les buts de guerre comme les conditions éventuelles de discussion. Car, à
l’heure actuelle, aucun cessez-le-feu n’est possible. Galvanisé par le terrain
regagné ces derniers mois et la reprise de Kherson, Volodymyr Zelensky est
tenté de pousser son avantage avant l’hiver, envisageant désormais de
reconquérir le Donbass et la Crimée. Un scénario que Vladimir Poutine, isolé et
en position de faiblesse, fera tout pour éviter, y compris militairement
parlant. L’issue probable de ce bras de fer ? Un enlisement des combats, la multiplication des
morts et des risques d’escalade guerrière généralisée.
Pour sortir de cet engrenage, la communauté
internationale doit tout faire pour que Kiev et Moscou entrent dans le jeu
diplomatique : en renforçant, par
exemple, la pression que peuvent exercer les pays émergents et la Chine sur la
Russie, mais aussi en proposant les cadres d’un accord, comme celui d’Istanbul
élaboré en mars. Bref, ne pas se résoudre à cet inévitable « temps de la guerre », comme l’écrivent certains commentateurs fatalistes,
déjà prêts à voir perdurer ce face-à-face sanglant.
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