La crise énergétique est là et ses effets se font déjà
sentir pour des millions de Françaises et de Français confrontés à la hausse
des prix de l’essence, du gaz, de l’électricité et du fioul. Des travailleurs
et travailleuses en arrivent même à envisager de quitter leur emploi, faute de
pouvoir payer le gazole, devenu trop cher pour se rendre au travail quand on
gagne à peine plus que le Smic.
Si de nombreux éléments conjoncturels expliquent
l’explosion des prix de l’énergie, tels que la guerre en Ukraine, les faibles
stocks de gaz, les travaux de maintenance sur les gazoducs du nord de l’Europe,
l’arrêt de la moitié de nos centrales nucléaires en France ou encore l’été
caniculaire en Espagne et la surconsommation des climatiseurs, la vérité est
ailleurs.
C’est la dérégulation et la libéralisation du secteur
de l’énergie qui nous conduisent à la catastrophe. Le marché européen de
l’énergie, qui indexe le prix de l’électricité sur celui du gaz, ne fonctionne
pas. Si le gouvernement français a pu parer à l’urgence avec le bouclier
tarifaire, les effets de ce dernier ne se feront pas sentir sur la durée. Non
seulement il a coûté 24 milliards d’euros au total, dont 8 milliards
à EDF, mais les traders continuent de spéculer, les grandes sociétés
énergétiques d’engranger des bénéfices record, et les prix devraient repartir à
la hausse cet hiver…
La sobriété prônée par le gouvernement pour éviter
pénuries et black-out, même si elle est nécessaire, révèle en réalité une
volonté de ne pas changer le système. Pourtant, il est urgent d’agir !
Il faut en finir avec le marché européen de l’énergie
et appuyer nos voisins espagnols et portugais qui ont obtenu une dérogation de
la Commission européenne. Il faut en finir avec ce racket organisé de l’Arenh
(accès régulé à l’électricité nucléaire historique), qui subventionne les
acteurs alternatifs qui ne produisent rien mais accumulent les profits.
Il est devenu vital de recréer un service public de
l’énergie organisé en monopole public, capable de développer un mix énergétique
qui mêle le nucléaire, l’hydraulique, l’éolien et le solaire pour réussir la
transition écologique, d’acquérir une souveraineté énergétique, et de sortir
12 millions de nos concitoyens de la précarité énergétique. L’énergie est
un bien commun, prenons-en soin !
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