Je
reviens plus après, sur la très belle réussite de la Fête de
l’Humanité. Après beaucoup de travail, d’angoisse et de stress ; de
tâtonnements aussi le résultat est très positif. Il a fallu
l’abnégation, la ténacité des équipes de l’Humanité, Fabien Gay, le
directeur de l’Humanité en tête qui a ouvert magistralement sous une
longue ovation cette 87e Fête, avec les équipes de la Fête animées
par Thibault Weiss, le directeur des événements et président de
Comédiance Silvère Magnon, de Franck Cheron cheville ouvrière du
Forum Social avec les organisations de la CGT, le collectif de
journalistes animés par Maud Vergnol et Sébastien Crépel, ou encore
Vadim Kamenka et Gaël de Santis pour le Village du Monde, Pierre
Chaillan pour le Village du Livre, et tant d’autres dont les «
oeuvriers » de l’espace des Amis de l’Humanité avec Ernest Pignon
Ernest, Charles sylvestre, Jean Emmanuel Ducoin.
Celles
et ceux qui ont animé des débats, toutes celles et ceux qui ont pris
sur leur temps, donné de leur énergie, militants communistes et amis
pour agencer la multitude de stands, et les animer plusieurs jours
durant, aux côtés des autres forces de gauche dans leur diversité, de
nombreuses associations et plus de 300 partenaires. Les imperfections
détectées ne sont rien comparé à l’immensité de l’œuvre réalisée et
réussie dans des conditions difficiles et parfois quelques saugrenus
dénigrements.
Cette
œuvre commune, je le souligne, sous la bienveillante autorité de
Fabien Gay, mêlant les forces communistes avec ce que notre pays
compte d’associations, de penseurs, d’élus de toutes opinions à
l’exception de l’extrême droite, reconnue largement parce qu’elle
porte ce beau nom d’humanité doit être sans cesse choyée, revisitée,
améliorée, enrichie dans le creuset de ce que notre France compte de
valeurs et de conquis progressistes, de créations intellectuelles et
culturelles croisant travailleuses et travailleurs comme tous les «
sans » que le système capitaliste broie, veut diviser, et soumettre.
Que
la fête vive, se déploie encore et reste pleine d’humanité, portée
par un groupe de presse fidèle à Jean Jaurès et à Marcel Cachin,
portant le plus beau nom que l’on puisse donner à un journal. Il nous
oblige en toutes occasions à nous surpasser. Pendant que cette fête du travail et de la création, fête de la
fraternité et de l’émancipation se déroulait, les citoyens du monde
entier recevaient en mondovision une injonction à nous émouvoir après
le décès de la reine d’Angleterre. Nous respectons le deuil de sa
famille et du peuple du Royaume-Uni. Nous respectons ses choix et
sommes aux côtés de celles et ceux qui luttent depuis des semaines
pour des salaires décents et contre la vie chère. Il s’agit ici
d’autre chose. Le clan mondial des dominants, bourgeois et
aristocrates, s’est uni autour de la dépouille de la reine en
travaillant à y associer, avec leur système médiatique, tous les
peuples du monde dans une union sacrée, sans recul critique, effaçant
toute réflexion possible, niant des parts importantes de l’histoire.
Les
classes dominantes et leur complexe médiatico-politique tentent
d’aliéner les populations jusqu’à faire aimer voire idolâtrer ceux
qui dominent les travailleurs comme les privés d’emploi, les
retraités et la jeunesse. On y fait oublier la colonisation, les
guerres, dont celle des Malouines, les traités européens que les rois
et les reines signent de leurs deux mains, les subventions de la
politique agricole commune servant aux immenses domaines de la
royauté quand le petit paysan européen se tue au travail et déprime.
Ces
journées, dans ce contexte si particulier devront être analysées,
comme un moment politique d’importance au cours duquel les forces
dominantes ont tenté de faire oublier les conflits de classe. Ils se
matérialisent ici même avec les projets régressifs et autoritaires
macronistes d’affaiblir l’indispensable allocation chômage et
procéder, par un coup de force dans deux mois, au recul encore de
l’âge ouvrant droit à la retraite tout en diminuant les pensions. Ces
opérations sont maquillées au nom de l’équilibre des finances des
caisses d’allocations chômage et des caisses de retraite. Elles
auraient vocation, à la demande du président de la République, « de
remettre la France au travail ». En vérité, la France est bien au
travail. À un travail dur, dont le sens et l’utilité se perdent de
plus en plus sous l’effet de la surexploitation pour la recherche du
profit maximum. Avec des conditions de travail de plus en plus
difficiles. Ceux qui ne peuvent travailler, parce qu’ils en sont
privés en souffrent tout autant, soit parce qu’ils ont été licenciés,
soit qu’ils ont été victimes d’un accident de la vie. C’est en ce
sens que parmi les conquis d’essence communiste les plus importants,
il y a l’invention sans le nommer ainsi, d’un salaire continué avec
des prestations compensatrices de handicap ou de revenu (allocation
chômage, allocations logement, allocation aux adultes handicapés,
allocations familiales, allocation de rentrée scolaire). Est venu ensuite
le RSA qui n’est pas tout à fait de même nature. C’est cela que les
forces du capital et leurs mandataires politiques qui occupent les
palais de la République veulent détruire. La bourgeoisie veut
supprimer tous ces acquis sociaux - allocation chômage, financement
des retraites-, et obliger à travailler en contrepartie du RSA.
C’est
au nom d’un prétendu « assistanat » culpabilisateur et stigmatisant
que s’exerce une forte pression afin que soient acceptées des
rémunérations du travail à la baisse. Les actions pour de meilleurs
salaires vont donc de pair avec l’amélioration des conquis et droits
sociaux, de la protection sociale et des retraites. En même temps, le
pouvoir veut justifier la trajectoire budgétaire qu’il a expédiée à
la Commission européenne dans le cadre du respect du pacte dit de
stabilité -2002-2027- afin de rassurer les marchés financiers et les
puissances d’argent de plus en plus exonérées de participer au
financement des biens communs humains. Les enjeux sont éminemment
politiques. Les « vrais assistés » sont bien de ce côté : ceux qui
absorbent des milliards d’argent public dont une grande partie sert à
rémunérer les actionnaires sous forme de dividendes.
Notre
rôle est d’être fidèles à notre histoire et de nous tenir prêts aux
côtés des travailleurs comme des privés d’emplois, des retraités
comme des jeunes très concernés par les coups de canif portés au
système de retraite. Le monde du travail le fera dans les entreprises
et dans les manifestations syndicales unitaires de cette fin de mois.
Les familles, les jeunes et les autres couches de la société
pourraient être appelés à une marche sur Paris contre la vie chère.
Les composantes de la Nupes y travaillent pour la mi-octobre.
S’aligner sur la contre-offensive politique et idéologique des
droites et de l’extrême droite ne conduirait qu’à leur ouvrir les
vannes encore plus grandes. Or, leur progression en Suède, comme en
Italie et le poids qu’elles prennent dans notre pays sont extrêmement
inquiétants. Rien ne dit que ces offensives contre les travailleurs
qui valident leurs thèses, les guerres si proches, le ton belliciste
qu’a employé Mme Van der Leyne à l'occasion de son discours sur
l’état de l’Union mercredi dernier devant le Parlement européen, puis
jeudi a Kiev, le deux poids deux mesures de l’Union européenne
soutenant tacitement l’Azerbaïdjan contre l’Arménie, les dictatures
des monarchies pétrolières, la rivalité entre les États-Unis et la
Chine rendent malheureusement crédibles les menaces d’un conflit armé
généralisé. Les peuples, peu à peu, en prennent conscience et s’en
inquiètent.
L’angoisse
qui en résulte combinée à l’inflation, au rejet des forces politiques
traditionnelles et aux fractures démocratiques, peut favoriser
l’accession au pouvoir, dans plusieurs pays, de mouvements
proto-fascistes. C’est dire quel risque nous prendrions si nous ne
menions pas autrement la bataille politique et idéologique pour lui
permettre d’atteindre une efficacité suffisante pour l’emporter.
L’ambition consiste à devenir les fers de lance d’une unité populaire
pour la transformation progressiste de nos sociétés et du monde. Cela
appelle travail, réflexions collectives, ouverture sur la société et
créativité.
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